Les multiples bienfaits du Saule

0
24

[ad_1]

Silhouette familière des berges et des prairies humides, le saule en connaît tous les maux et les remèdes. Ce n’est pas un hasard si son nom est resté associé à un médicament devenu incontournable. La nature avait pourtant tout prévu bien avant qu’un pharmacien français, Pierre-Joseph Leroux, ne s’intéresse à une substance extraite de son écorce, la salicine…

Le saule

Le Saule – Source : spm

Le goût de l’aventure

En compagnie de la reine-des-prés (Filipendula ulmaria), le saule blanc (Salix alba) règne sur la flore des paysages humides. Son nom évoque sa chevelure argentée, reconnaissable entre toutes. Rarement solitaire, le saule forme de petits regroupements avec ses congénères. Ensemble, ils se plaisent à dessiner les courbes des rivières, à suivre le fil de l’eau au gré de leurs caprices. Présent dans toute l’Europe et en Amérique du Nord, le genre Salix rassemble une bonne quinzaine d’espèces différentes. Le saule blanc se distingue aisément de ses nombreux cousins par ses longues feuilles lancéolées, recouvertes de poils blancs sur leur face inférieure tandis que la face supérieure présente un limbe vert clair. L’espèce est dioïque, les chatons mâles et femelles sont portés par des individus distincts et s’épanouissent avant les feuilles. Haut d’une vingtaine de mètres, c’est le plus grand de sa famille, les Salicacées. Le temps passant, son tronc s’épaissit et se creuse de grossières entailles qui le font paraître plus âgé qu’il n’est. À la différence d’un chêne ou d’un tilleul dont l’espérance de vie peut allègrement dépasser les mille ans, ce prince des bords des rives ne dépasse guère les cent vingt printemps. Pas étonnant, il se dépense sans compter ! Si pour certains, la vie est un long fleuve tranquille, il n’en va pas de même pour cet aventurier que la moindre tempête brise, décapite ou pire, déracine. Mais, à la surprise générale, le voilà qui repart de la souche, encore et toujours, sans jamais renoncer. Faites l’expérience de planter un rameau coupé dans la vase, vous découvrirez deux ans plus tard un arbre… Vous l’aurez compris, le saule blanc est habité par une incroyable vitalité.

L’esprit des eaux

Les mythes européens traduisent bien le double symbolisme des eaux et des plantes qui leur sont associées. D’un côté, l’eau vive, régénératrice et féconde ; de l’autre, l’eau sombre et inquiétante, mère des illusions où se noient les inconscients. La Lune, en connivence avec les cycles féminins et les eaux matricielles n’y est pas étrangère…

En Lituanie, on raconte qu’une déesse, Brinda, possédait une fécondité telle qu’elle pouvait accoucher par toutes les parties de son corps: les épaules, les bras, les cuisses… Alors que Brinda marchait le long d’une rivière, la terre, ivre de jalousie, se referma sur ses pieds et la transforma en saule. Arbre sacré chez les Tziganes, le saule blanc est l’acteur principal de la fête d’Ederlezi, qui célèbre la puissance régénératrice du printemps, le 23 avril, jour de la Saint-Georges. Au cours des festivités, une poupée constituée de rameaux et de feuilles de saule, le Georgesvert, est offerte en sacrifice à la rivière pour s’attirer la protection des esprits fertiles des eaux.

le saule blanc

Le saule blanc – Source : spm

Le saule et la sorcière ont en commun l’art de la transformation. Il fallait bien lier le manche du balai à son faisceau de brindilles, alors le saule a prêté la flexibilité et la résistance de ses rameaux. Sans balai, pas de sorcière… À l’instar de la magicienne, le saule a le pouvoir de renaître d’un côté alors que de l’autre, tout l’arbre ou presque, semble mort. Vivre vite et intensément, telle est la loi du saule. Le mouvement qui lie et délie les formes est inscrit dans ses gènes. Dans l’imagerie populaire, de la sorcière à la diseuse de bonne aventure, il n’y a qu’un pas… or la souplesse de ses jeunes tiges a enseigné aux hommes l’art de la vannerie, familier aux peuples gitans. Les Gens du voyage sont multiples (Gitans, Roms, Manouches) mais possèdent en commun la tradition de l’osier. Nombreux étaient ceux qui, dans les villages, démarchaient paniers, nasses à anguilles et autres ustensiles tressés auprès des ménagères. Comme ces peuples qui cheminent, le saule blanc n’aime rien tant que serpenter le long des eaux vives, l’âme libre et voyageuse. Il abandonne au saule roux (Salix acuminata) et à l’aulne glutineux (Alnus glutinosa) l’eau stagnante des étangs et des marécages. Son rôle écologique sur la diminution de l’érosion des sols est de première importance dans l’équilibre des paysages, son système racinaire maintenant la structure des berges qui menacent de s’effondrer; juste répartition entre la terre et l’eau.

douleurs articulaires

Des douleurs articulaires – Source : spm

L’utilisation de l’écorce des jeunes rameaux était très populaire bien avant que l’on identifie l’acide acétylsalicylique. C’était le remède traditionnellement employé contre les rhumatismes chroniques, les douleurs articulaires et les fièvres. Bref, toutes les maladies inflammatoires dont souffraient les populations vivant près des rivières. Il est aujourd’hui admis que seules les plantes vivant près de l’eau sont à même de produire du salicylate de méthyle à l’origine de la synthèse de l’aspirine. Si, en 1853, le chimiste français CharlesFrédéric Gerhardt parvient à synthétiser cette substance à partir d’une extraction d’écorce, de nombreuses étapes restent à franchir avant que les travaux n’aboutissent à la commercialisation de l’Aspirin, en 1900. Habitué des rives, le saule vient au secours des maux générés par un surplus d’humidité, notamment les inflammations rhumatismales. Comme chez toutes les plantes contenant de l’acide salicylique, les jeunes rameaux présentent des actions diurétiques, diaphorétiques et fébrifuges (l’écorce de saule est celle qui se rapproche le plus du quinquina). Lors d’une bronchite ou d’un refroidissement, son infusion permet une transpiration salutaire et limite la fièvre. Associé au frêne (Fraxinus excelsior) et la reine-des-prés, il draine les liquides organiques et assèche les tissus trop gonflés d’humidité (œdèmes). Ses effets antalgiques sur les douleurs articulaires, aiguës ou chroniques, sont remarquables, d’autant que les brûlures ou les irritations de l’estomac rencontrées avec l’aspirine ne s’appliquent pas à l’écorce du saule, à l’action moins violente et plus globale. Quant à ses jolis chatons, leur action sédative sur la sphère utérine a depuis longtemps fait ses preuves en cas de règles douloureuses. Néanmoins, les personnes allergiques à l’aspirine devront s’abstenir de son emploi.

L’arbre des sorcières

Les Grecs de l’Antiquité ont consacré le petit arbre à Hécate, déesse des enchantements, propices aux sortilèges et à la magie. Divinité lunaire, Hécate détenait le pouvoir de dispenser la rosée dans la nature, accomplissant ainsi le geste fécondateur, indispensable à la vie sur Terre. Les Britanniques ont conservé la trace de ces croyances à travers le nom anglais du saule, Willow-witch, l’arbre des sorcières…

La crème anti-inflammatoire

Cette crème soulagera les tendinites et toutes les douleurs inflammatoires des cartilages et des articulations.

  • 150 ml d’huile d’olive
  • 1 poignée de jeunes rameaux de saule blanc
  • 1 % d’huile essentielle de gaulthérie (Gaultheria fragrantissima)
  • 2 % de teinture mère de consoude (Symphytum officinale)
  • 10 % de cire d’abeille

Récoltez de jeunes rameaux de saule et coupez-les en petits tronçons. Déposez-les dans un petit saladier en verre et recouvrez avec l’huile. Mettez à chauffer au bain-marie pendant 1 heure (l’eau doit bouillir mais pas l’huile !).

Filtrez puis pesez la préparation obtenue afin de calculer le pourcentage de cire, de gaulthérie et de consoude. Ajoutez la cire à la macération filtrée puis faites chauffer de nouveau au bain-marie jusqu’à ce que la cire soit fondue. Retirer le saladier, versez doucement la teinture mère. Remuez. Enfin, versez l’huile essentielle de gaulthérie quand la température sera descendue au-dessous de 39 °C. Bien émulsionner et mettre dans un petit pot en verre

Lire aussi Comment les plantes communiquent-elles ?

[ad_2]

Source link