« Les lois antiterroristes exposent les ONG humanitaires à la paralysie »

0
115

[ad_1]

Tribune. L’action humanitaire, dont les ONG internationales sont à la fois des acteurs et des financeurs incontournables, voit aujourd’hui son déploiement entravé sur de nombreux théâtres de crise majeure.

Les atermoiements du Conseil de sécurité des Nations unies, qui ont restreint le nombre de canaux d’accès à la Syrie depuis les pays voisins, constituent l’illustration la plus récente d’une politisation de l’aide dont les mécanismes se cumulent. Ajoutées les unes aux autres, des décisions politiques récentes convergent pour fragiliser l’un des principes cardinaux de l’aide humanitaire, celui de la neutralité dont se prévalent les ONG afin de pouvoir conserver une capacité à agir au profit de populations civiles prises dans la tourmente de la violence.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Comment Haïti est devenu la « république des ONG »

Le nombre de personnes contraintes à des déplacements forcés rend compte de l’ampleur des conflits à l’échelle mondiale : 67 millions d’individus ont été poussés à l’exode en 2018. Parmi elles, 42 millions ont fui leur domicile en demeurant dans leur pays ; 25 millions ont franchi des frontières pour se réfugier dans des pays tiers. Une très large proportion de ces réfugiés s’installe durablement dans des Etats voisins de ceux de leurs pays d’origine. La Syrie, mais aussi l’Afghanistan, le Yémen, le Bangladesh, le Nigeria, la Libye ou la Colombie traduisent, parmi d’autres conflits, de telles réalités.

Partout dans ces pays s’affrontent des belligérants composés des forces armées gouvernementales et des groupes rebelles, parfois multiples et rivaux entre eux.

Suspicion renforcée

Les humanitaires, pour être en capacité d’agir et d’accéder aux populations dans le besoin, doivent pouvoir négocier, là où c’est possible et nécessaire, avec toutes les parties mêlées au conflit afin d’acheminer l’aide, mais aussi pour essayer de garantir, autant que faire se peut, la sécurité des équipes qui interviennent.

Lire aussi Au nord-est du Nigeria, « un désengagement d’Action contre la faim aurait un effet dramatique sur la population »

Depuis les années 2000 et la montée en puissance d’alliances internationales structurées pour combattre la violence perpétrée par des mouvements radicaux, un certain nombre de mesures ont été prises par les gouvernements pour empêcher l’émergence et le déploiement de groupes terroristes. Ces mesures sont désignées du nom de Coter, contraction de la formulation en anglais de counter terrorism.

« Nous demandons que les ONG internationales intervenant en zones de conflits fassent l’objet de mesures d’exemption dans l’application des lois antiterroristes »

Ainsi tous les financements octroyés aux ONG par les Etats donateurs (qui apportent les trois quarts des 24 milliards d’euros de l’aide internationale annuelle consacrée aux crises humanitaires) entrent-ils dans l’obligation d’un respect drastique des logiques du Coter. Ce sont en premier lieu les Etats unis d’Amérique et les pays de l’Union européenne qui contribuent pour une large proportion aux financements gouvernementaux.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: