Les livres d’occasion tourmentent le marché de l’édition

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Amazon, Momox, RecycLivre… sur Internet, les plates-formes de revente de livres de seconde main connaissent un succès croissant, dans un secteur pourtant sujet à la déprime. Mais auteurs et éditeurs n’en profitent pas.

Par Publié le 30 août 2019 à 00h47

Temps de Lecture 8 min.

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A l’intérieur d’un entrepôt Momox, en banlieue de Berlin, en 2011.
A l’intérieur d’un entrepôt Momox, en banlieue de Berlin, en 2011. GERHARD WESTRICH / LAIF-REA

Un tournis pour les amateurs de livres d’occasion. En face de l’ancien aéroport de Leipzig (Allemagne), deux hangars de 10 000 mètres carrés au total abritent une partie des stocks de l’entreprise allemande Momox. Dans des bibliothèques alignées à perte de vue, dix millions de tomes déjà lus et portant chacun un numéro de code sont rangés dans d’ingénieux petits cartons longilignes. On y déniche aussi bien un bel ouvrage sur Sigmund Freud dans les Cahiers de L’Herne qu’un manuel sur la purée de pomme de terre, dans la langue de Schiller…

Plus de 600 employés travaillent dans ce temple du livre d’occasion. Les ouvrages des vendeurs arrivent par petits colis ou sous enveloppe. Ils sont scannés, leur état est vérifié. Les livres comportant une dédicace personnelle sont refusés comme ceux trop vieux, écornés, ou abusivement annotés. Ces rebuts sont renvoyés contre paiement à l’envoyeur ou destinés à être recyclés. L’une des jeunes femmes, à son poste, raconte qu’elle trouve parfois des billets de banque oubliés en marque-page. Son bonheur culmine quand elle tombe sur des lettres d’amour. « C’est plus intéressant que les ouvrages eux-mêmes ! », tranche-t-elle.

A l’autre bout de la chaîne, les achats. Un incessant ballet de caisses bleues en plastique sur un tapis roulant apporte des livres à des employés qui pèsent et emballent chaque colis avant de l’envoyer à son destinataire. Ces occasions ont été achetées directement par des clients de Momox ou sur des plates-formes comme Amazon, Rakuten, eBay ou la Fnac (qui prélèvent entre 20 % et 30 % sur le prix de la vente).

Lire le décryptage : Des livres par-dessus le marché

Une jolie culbute

Petite start-up née il y a quinze ans en Allemagne, Momox s’est internationalisée et reste principalement détenue par les fonds Acton GmbH, Verdane Capital X et CW Beteiligungs GmbH. Le groupe a affiché, en 2018, selon son PDG, Heiner Kroke, « 200 millions de chiffre d’affaires ». « Un cinquième est réalisé en France », précise-t-il, en qualifiant l’Hexagone de « marché très porteur, en croissance de 30 % ».

Le concept de Momox repose sur sa simplicité d’utilisation. Le vendeur envoie sans frais de port à la société les œuvres dont il veut se débarrasser et qu’il aura préalablement scannées sur l’application. En retour, Momox le paie dans la semaine par un virement bancaire. La somme proposée peut parfois être dérisoire. A titre d’exemple, Plaisir et nécessité (Stock), ouvrage de l’ex-ministre de la culture Françoise Nyssen, vendu 20,50 euros en librairie est repris à 1,02 euro.

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