Les journalistes étrangers, nouvelles cibles de la diplomatie chinoise

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Une séquence d’ABC lors de l’arrivée de Bill Birtles et Michael Smith à Sydney, le 8 septembre 2020. Craignant d’être arrêtés, les deux journalistes australiens, correspondants à Pékin, ont préféré fuir la Chine.

Pour la première fois depuis 1973, les médias australiens n’ont plus de correspondants en Chine. Les deux derniers journalistes travaillant sur place, craignant d’être arrêtés, ont fui le pays dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 septembre, sous la protection de leur ambassade. « J’ai eu l’impression d’être devenu, soudain et involontairement, un pion dans une sorte de bras de fer diplomatique », a déclaré Bill Birtles, le correspondant de la télévision publique ABC à Pékin, peu après son atterrissage à Sydney.

Les relations entre les deux pays, compliquées depuis qu’en 2017 Canberra a entrepris d’agir contre les ingérences de la Chine dans ses affaires intérieures, sont entrées dans une zone de fortes turbulences quand le gouvernement conservateur, dirigé par Scott Morrison, a œuvré, en avril, pour l’ouverture d’une d’enquête internationale sur la propagation du Covid-19. Dernier incident en date : l’arrestation, le 14 août, d’une journaliste australienne d’origine chinoise, Cheng Lei, employée par la télévision publique chinoise en anglais, CGTN. Réagissant, mardi, au retour précipité des deux correspondants sur l’île-continent, la ministre des affaires étrangères australienne, Marise Payne, a déploré « une série d’événements regrettable ».

Harceler les derniers journalistes

Pour le journaliste de la chaîne ABC, Bill Birtles, et son collègue du quotidien The Australian Financial Review, Mike Smith, les choses se sont précipitées quand des diplomates australiens leur ont conseillé, peu après l’arrestation de Cheng Lei, de quitter le pays. Le premier, bien que sceptique, se préparait à partir quand le 2 septembre, à minuit, sept policiers se sont présentés à son domicile à Pékin pour lui interdire de sortir du territoire et l’informer qu’il serait interrogé quelques heures plus tard sur une « affaire de sécurité nationale ». Le journaliste a immédiatement contacté son ambassade à Pékin qui est venue le chercher à son domicile. Elle a ensuite négocié, pendant quatre jours, la levée de son interdiction de quitter le pays contre l’autorisation de son audition dans un hôtel. Mike Smith, qui s’est, quant à lui, réfugié dans le consulat de Shanghaï, a également été entendu dans des conditions similaires. Les officiers chinois s’intéressaient à la présentatrice de télévision, Cheng Lei.

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« Je la connais mais pas particulièrement bien », expliquera plus tard, à Sydney, Bill Birtles. « J’ai senti que c’était très, très politique (…). Je pense qu’il s’agissait davantage de harceler les derniers journalistes australiens dans le pays que d’un véritable effort pour obtenir quelque chose d’utile dans cette affaire ». Mardi 8 septembre, un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois avait indiqué que la jeune femme était détenue car elle était soupçonnée « d’activités criminelles mettant en danger la sécurité nationale chinoise ». Des médias chinois affirment, sans plus de précision, qu’en juin, quatre journalistes chinois travaillant en Australie ont vu leur domicile perquisitionné et leurs ordinateurs saisis

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