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« Un autre monde est possible. » Bras levés, des yeux ouverts peints dans la paume de leurs mains, et entonnant des chants en faveur de « la justice climatique », ils ont envahi la scène, à peine terminée la « conférence de haut niveau sur l’urgence climatique » organisée dans la salle plénière du sommet de l’ONU sur le climat (COP25) qui se tient jusqu’au 13 décembre à Madrid. Européens, Indiens, Africains, Océaniens, Latino-Américains… : plus d’une cinquantaine de jeunes du monde entier ont rejoint la jeune activiste suédoise Greta Thunberg, élue le même jour personnalité de l’année par le magazine Time, et l’Ougandaise Hilda Flavia Nakabuye, qui participaient à la table ronde, pour clamer que l’urgence est évidente. Et regretter que la volonté politique d’y faire face le soit beaucoup moins.
« Le vrai danger est quand les politiques et les dirigeants d’entreprises font croire que des actions réelles se passent quand, en réalité, rien n’est fait », avait martelé Greta Thunberg un peu plus tôt sur la scène. Elle a en outre regretté que les « promesses n’incluent pas l’aviation, le secteur maritime et les biens importés ou exportés », alors qu’ils « incluent la possibilité pour les pays de compenser leurs émissions ailleurs ». « Ce n’est pas gouverner, c’est tromper », avait ajouté la jeune égérie de la lutte climatique.
« Les jeunes sont désespérés : nous voulons un signal d’espoir », a affirmé la jeune adolescente suédoise de 16 ans. Selon elle, celui-ci existe : « Il ne vient pas des gouvernements et des corporations » qui cherchent à « éviter de relever leurs ambitions », mais « des gens qui commencent à se réveiller ».
Crainte d’un affaiblissement
Citant le dernier rapport du GIEC et ses avertissements sur la vitesse du réchauffement climatique, Greta Thunberg a critiqué le discours de ceux qui ont confiance uniquement dans l’avancée des technologies de capture de CO2 pour juguler le réchauffement, et demandé de laisser le charbon « sous la terre ».
La jeune fille en colère s’est dite consciente que le ton de sa célèbre interpellation « how dare you », lancée en septembre à New York, avait eu davantage d’impact que le fond de son message. « Comment réagir au fait que rien n’est fait sans s’énerver, comment envoyer ce message sans se montrer alarmiste ? », s’est-elle interrogé.
Depuis qu’elle est arrivée à Madrid, vendredi 6 décembre, Greta Thunberg a cherché à mettre à profit l’intérêt médiatique qu’elle suscite en faveur d’autres intervenants. Lundi, sa première intervention à la COP, très attendue, s’est limitée à deux phrases pour expliquer qu’elle avait suffisamment eu la parole. Elle a ensuite cédé le micro à de jeunes militants venus d’Ouganda, du Chili, de Russie, des Iles Marshall, des Philippines ou des territoires indiens d’Amérique. Mardi, elle a fait de même lors d’une table ronde de scientifiques du GIEC et de divers instituts environnementaux.
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