Les Indiens à la reconquête de l’Amérique

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chris Hollis/Cheyenne river youth projectproject

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Indiens d’Amérique (1/6). Ils raniment leurs langues et leurs traditions, dirigent des entreprises, ont des élus au Congrès… Peu à peu, les Amérindiens se réapproprient leur identité, débarrassée des clichés fabriqués par les Blancs.

C’est fête pour une fois dans le monde indien. « Victory Day ». Un jour de gloire. La grande nation sioux célèbre ce 25 juin l’anniversaire de la victoire sur la 7e cavalerie du général Custer, en 1876, sur le champ de bataille de Little Bighorn (Montana). Ailleurs aux Etats-Unis, c’est un drame national. Un affront insupportable qui a été vite transformé en tableau héroïque. Custer est tombé en martyr, affirme l’historiographie officielle. Pour les Indiens, c’est un prêté pour mille rendus. George Armstrong Custer est l’officier qui a ouvert la voie à la ruée vers l’or dans les Black Hills, les collines noires sacrées qui ne leur ont jamais été rendues. « Custer est mort pour vos péchés », a lancé à l’adresse des Américains le grand intellectuel sioux Vine Deloria, dans un pamphlet qui a remonté le moral des tribus au début des années 1970.

Le 25 juin 2018, la nation sioux célèbre l’anniversaire de la victoire sur la 7e cavalerie du général Custer, en 1876, avec une reconstitution de la bataille de Little Bighorn.
Le 25 juin 2018, la nation sioux célèbre l’anniversaire de la victoire sur la 7e cavalerie du général Custer, en 1876, avec une reconstitution de la bataille de Little Bighorn. Brian Cahn/ZUMA Press/REA

Ce 25 juin, la nation sioux – du moins ce qu’il en reste après le dépeçage de 1889 qui a réduit son territoire de 240 000 km2 à un archipel de cinq réserves dispersées dans le Dakota du Nord et du Sud – commémore la déroute de l’armée américaine. Le gouvernement de la tribu Oglala Lakota observe un jour férié. A Manderson, le long du ruisseau Wounded Knee Creek, la famille White Plume a rassemblé ses amis pour une journée d’hommage aux guerriers et à leurs chevaux. Le drapeau rouge aux huit tipis blancs des Oglalas fait face à la bannière bleue des Nations unies. Un drapeau américain attend son heure, à l’écart.

23 dans une vieille Chevy

C’est un mélange de kermesse de village, de rodéo et de « tailgating », ces pique-niques qu’aiment à tenir les Américains à l’arrière de leurs camionnettes. Les cavaliers se mesurent dans des joutes équestres, sans selle, lancés à toute blinde. Ils saisissent au vol des cerceaux, récupèrent un « combattant » au sol… Tous ne sont pas de la trempe de Crazy Horse, à qui la journée est dédiée. Il arrive qu’un cheval se débarrasse de son cavalier et s’échappe pour une grande cavalcade dans les collines. Cela fait rire les familles, dans leurs chaises de camping, tout comme l’épreuve « Combien d’Indiens peut-on entasser dans une voiture ? », une moquerie des clichés répandus par les Blancs. Palmarès vainqueur : 23 hommes, femmes et enfants empilés dans une vieille Chevy, dont un bébé qui ne proteste même pas.

Le clou de la fête est l’humiliation infligée à un Custer de pacotille, un jeune « Anglo » qui se prête au jeu et fait mine de s’enfuir avec le drapeau américain. Le premier qui le rattrape et rapporte la bannière étoilée a droit à une récompense de 100 dollars (90 euros). La déroute du visage pâle est saluée de cris de guerre et de quolibets peu charitables. Mais on peut difficilement en vouloir à Alex White Plume. En 2000, les agents du FBI sont venus détruire sa plantation de chanvre au mépris du principe de souveraineté des tribus. Aujourd’hui, l’Amérique blanche a changé d’avis. Le chanvre (Hemp) est légal. La première récolte de la White Plume Hemp Company est attendue pour 2020, mais le chef du clan ne décolère pas, pour le temps et les dollars perdus.

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