Les immigrés installés en Suède, premiers frappés par le coronavirus

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A Stockholm,  le 24 mars. A ce jour, la Suède a choisi d’interdire seulement les rassemblements de plus de 500 personnes, les visites en maison de retraite et le service au bar dans les cafés et restaurants.
A Stockholm,  le 24 mars. A ce jour, la Suède a choisi d’interdire seulement les rassemblements de plus de 500 personnes, les visites en maison de retraite et le service au bar dans les cafés et restaurants. JONATHAN NACKSTRAND / AFP

L’alerte a été donnée lundi 23 mars, en fin de journée, par l’association des médecins suédo-somaliens, qui s’inquiétait de voir une surreprésentation de personnes d’origine somalienne parmi les victimes du Covid-19. Le lendemain, l’information a été confirmée par les autorités sanitaires : sur les seize personnes décédées alors à Stockholm, six étaient d’origine somalienne.

Tout aussi inquiétant : 130 des 959 patients hospitalisés mardi soir étaient domiciliés dans la banlieue nord de Järva, dans des quartiers à forte population immigrée. Soit près de 14 % du nombre de personnes soignées à l’hôpital, pour une zone où se concentre 4 % à peine de la population du Grand Stockholm.

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Au-delà du drame, les chiffres interpellent. Car jusqu’à présent, la Suède a choisi la méthode douce face à l’épidémie. Interdiction seulement des rassemblements de plus de 500 personnes, des visites en maison de retraite et du service au bar dans les cafés et restaurants. Pour le reste, le royaume scandinave mise sur le civisme et la responsabilité individuelle.

« Tous ne savent pas lire »

Encore faut-il avoir compris les recommandations de l’Agence de la santé publique, telles que se laver les mains régulièrement, rester chez soi au moindre symptôme, ou éviter à tout prix les interactions sociales pour les personnes de plus de 70 ans et appartenant à un groupe à risques.

Dans un pays qui a accordé l’asile à près de 200 000 personnes ces cinq dernières années, et dont près de 20 % de la population est née à l’étranger, la maîtrise de la langue n’est pas le seul problème. Il faut aussi que l’information soit délivrée de manière compréhensible et sur les bons canaux, note le journaliste Nuri Kino, à l’origine du projet « Tellcorona », sur les réseaux sociaux. « En Suède, l’audiovisuel public propose des émissions en langues étrangères, explique-t-il. Mais elles changent en permanence et elles sont présentées d’une façon qui ne parle pas à des gens qui viennent d’autres cultures et qui ont besoin de consignes claires sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire. »

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Le fait que les Suédois, eux-mêmes, ne respectent pas toujours les consignes n’a fait qu’ajouter à la confusion, ajoute-t-il : « Pendant qu’on disait aux gens que l’heure était grave, on voyait des images des stations de sport d’hiver, où les Suédois continuaient les soirées “after ski”. » Ces dernières n’ont été suspendues que ce week-end.

Dès le 7 mars, Mahdi Shiekh, un médecin d’origine somalienne, a publié des vidéos sur Facebook, où il explique notamment comment bien se laver les mains. « La plupart des Somaliens parlent suédois, mais certains, souvent des personnes plus âgées ou nouvellement arrivées, ne le connaissent pas. Tous ne savent pas lire non plus. Cela ne suffit pas d’écrire en somalien, il fait aussi transmettre l’information oralement », confiait-il au journal Dagens Nyheter. Sur les réseaux sociaux, plusieurs artistes suédois, d’origine somalienne, se sont mobilisés ces derniers jours pour faire passer l’information.

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