Les îles Salomon divisées face à l’influence chinoise

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Le premier ministre des îles Salomon, Manasseh Sogavare, et son homologue chinois Li Keqiang lors de leur rencontre à Pékin, le 9 octobre 2019.

Les élus de Malaita, l’une des neufs provinces qui forment les îles Salomon, ne veulent pas d’une relation privilégiée avec Pékin. Ils l’avaient dit, en septembre 2019, quand le premier ministre, Manasseh Sogavare, renversant une alliance de trente-six ans, avait brusquement décidé de transférer la reconnaissance diplomatique de son pays de Taïwan à la Chine. Près d’un an plus tard, déplorant la surdité du pouvoir central, les élus envisagent de faire sécession. Le 1er  septembre, le chef du gouvernement local, Daniel Suidani, a annoncé la tenue d’un référendum sur l’indépendance de sa province, la plus peuplée de cet archipel du Pacifique Sud.

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« Face à la pression constante de la part du gouvernement national pour que Malaita accepte la République populaire de Chine (…), il est temps pour les habitants de Malaita de dire s’ils veulent appartenir à un pays dont le leadership devient dictatorial », a déclaré Daniel Suidani dans un communiqué. Le gouvernement national a répliqué, dimanche 6 septembre, en affirmant qu’une telle consultation serait illégale. Pas de quoi arrêter les indépendantistes, qui entendent organiser cette consultation d’ici à début novembre.

Le gouvernement national a répliqué, dimanche 6 septembre, en affirmant qu’une telle consultation serait illégale

C’est l’arrivée d’un avion en provenance de Canton, sur le tarmac de l’aéroport de Honiara, la capitale, dans la nuit moite du 2 septembre, qui a mis le feu aux poudres. A bord de ce vol, payé par Pékin pour rapatrier les Salomonais bloqués en Chine à cause de la pandémie de Covid-19, quatre fois plus de Chinois que de ressortissants locaux. Les frontières du pays sont pourtant fermées aux étrangers depuis le mois de mars afin de le protéger du coronavirus. Le gouvernement a fait une exception pour, explique-t-il, relancer l’activité économique. Ces travailleurs doivent participer à la construction d’un stade, subventionné par la Chine, destiné aux Jeux du Pacifique 2023. Une décision très contestée dans l’archipel, qui redoute que le virus ne finisse par prendre pied dans ses îles jusqu’ici préservées. « Ma question est : qu’est-ce qui est vraiment important, le stade ou la vie des gens ? », tonne alors Daniel Suidani, qui évoque « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».

Une politique de dons et de prêts

Début août, il avait déjà crié sa colère quand les autorités avaient saisi une donation de produits sanitaires – masques, savon, thermomètres – envoyée par Taïwan. Soutenu par les habitants de sa province, il avait menacé de saisir la justice pour récupérer la cargaison tandis que, sur les réseaux sociaux, le hashtag #malaitanlivesmatter faisait florès. Les autorités centrales avaient fini par céder.

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