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La famille royale britannique fera ses adieux au prince Philip, époux d’Elizabeth II, samedi 17 avril lors d’obsèques privées au château de Windsor, en présence du prince Harry mais sans son épouse Meghan, a annoncé, samedi 10 avril, le palais de Buckingham.
Les funérailles se dérouleront à 15 heures locales (16 heures en France) dans la chapelle St George, au château de Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Londres, où le duc d’Edimbourg, dévoué soutien à la souveraine pendant sept décennies, s’est éteint « paisiblement » vendredi matin, à l’âge de 99 ans.
Seules trente personnes, sans doute ses quatre enfants (Charles, Anne, Andrew et Edward), ses petits-enfants et d’autres proches – seront présentes, en vertu des règles liées à la pandémie de Covid-19. Le prince Harry, qui vit en Californie après son retrait fracassant de la monarchie il y a un an, sera présent. En revanche, son épouse Meghan, qui est enceinte et à qui le médecin a conseillé de ne pas se rendre au Royaume-Uni pour les funérailles, restera aux Etats-Unis, a déclaré un porte-parole du palais.
La population est invitée à observer une minute de silence à 15 heures, au début de la cérémonie. Celle-ci se tient quatre jours seulement avant le 95e anniversaire de la reine, que le prince Philip avait épousée en 1947, il y a soixante-treize ans.
Deuil national
Le pays a débuté un deuil national, qui durera jusqu’au lendemain des funérailles. Les hommages ont commencé. Depuis la Tour de Londres au bord de la Tamise, les châteaux d’Edimbourg ou Belfast, dans l’enclave britannique de Gibraltar, sur les navires de la Royal Navy, où il a servi pendant la Seconde guerre mondiale, le bruit des canons a retenti samedi midi. Cette salve, première d’une série de 41 (une par minute), a rendu hommage à celui qui était devenu le patriarche de la famille royale britannique, après être né prince de Grèce à Corfou.
Silencieuse, la reine a reçu la visite de ses fils, les princes Andrew et Edward, au château de Windsor samedi. « La reine a été fantastique », a déclaré, visiblement émue, Sophie, l’épouse du prince Edward, à des journalistes en quittant le château en voiture.
« Comme vous pouvez l’imaginer, il manque énormément à ma famille et à moi », a déclaré samedi le prince Charles, héritier de la couronne, lors d’une courte déclaration télévisée. Il a loué le « service remarquable et dévoué à la reine à [sa] famille et au pays » les sept dernières décennies. « Mon cher papa était une personne très spéciale qui, je pense, aurait été stupéfaite par les réactions et les choses touchantes qui ont été dites à son sujet », a ajouté le prince.
Samedi, le compte Twitter de la famille royale a partagé plusieurs photos de la reine avec son époux à l’occasion de moments marquants de leur vie. Comme en 1997, pour leur 50e anniversaire de mariage, quand celle qu’il surnommait « Lilibet » avait confié : « Il a été tout simplement ma force et mon soutien toutes ces années. » Leurs enfants ont partagé leurs souvenirs dans un programme préenregistré diffusé par la BBC. Sa fille Anne a décrit un père qui était « toujours là » : « Si vous aviez des problèmes, vous pouviez toujours aller le voir sachant qu’il écouterait et essayerait de vous aider. »
“He has, quite simply, been my strength and stay all these years, and I, and his whole family, and this and many ot… https://t.co/KHeVT6suiA
Pour éviter des rassemblements qui violeraient les règles sanitaires en vigueur, le public a été appelé à ne pas se rendre devant les résidences royales, mais à signer un livre de condoléances en ligne.
Inlassable dévouement
Connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, le prince Philip s’est fait remarquer pour ses propos provocateurs parfois teintés de racisme ou de sexisme. Mais les Britanniques retiennent aussi son inlassable dévouement à une monarchie qu’il a contribué à moderniser et humaniser, et sa présence, en retrait mais sans faille, aux côtés de la souveraine.
Le prince Philip a participé à plus de 22 000 engagements publics officiels depuis l’accession de son épouse au trône en 1952. Il détenait depuis 2009 le record de longévité pour un prince consort.
Elizabeth II doit désormais affronter seule les crises qui ébranlent la famille royale britannique, telle que les récentes critiques de son petit-fils Harry et de Meghan envers « La Firme », surnom de la monarchie, accusée de racisme et de manque de soutien pour sa femme. Cette dernière a confié dans un entretien choc à la star américain Oprah Winfrey début mars avoir eu des pensées suicidaires. Le couple a évoqué le racisme d’un membre de la famille royale qui se serait interrogé sur la couleur de peau de leur enfant à naître, précisant hors caméra qu’il ne s’agissait ni de la reine ni de son époux.
Harry, 36 ans, s’était aussi dit « vraiment déçu » par le manque de soutien de son père, le prince Charles, qui avait cessé un temps de lui répondre au téléphone, et avait révélé s’être éloigné de son frère William. Celui-ci a assuré que la famille royale n’était « pas du tout raciste ».
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