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Les fils de Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien tué en octobre 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul, ont pardonné aux assassins de leur père. La décision a été rendue publique vendredi 22 mai par Salah Khashoggi, le fils aîné de l’ancien chroniqueur du Washington Post, qui réside en Arabie saoudite. « Nous, les enfants du martyr Jamal Khashoggi, annonçons que nous pardonnons à ceux qui ont tué notre père, car nous aspirons à être récompensés par Dieu tout-puissant », a écrit le trentenaire sur Twitter.
En conséquence, les cinq peines de mort prononcées en décembre 2019 contre des membres du commando d’Istanbul, au terme d’un procès conduit dans des conditions d’opacité quasi totale, ne seront pas appliquées. Les agents saoudiens qui ont séquestré Jamal Khashoggi dans la représentation du royaume sur le Bosphore, où il venait remplir des formalités en vue d’un remariage, puis qui l’ont étouffé et ont coupé son corps en morceaux, pourraient même être libérés, à court ou à moyen terme.
Les dirigeants de Riyad n’ont pas réagi
Célèbre signature de la presse saoudienne, parti en exil en 2017 aux Etats-Unis, le journaliste chroniquait pour le quotidien américain la dérive autoritaire de Mohammed Ben Salman, dit « MBS », le prince héritier et homme fort d’Arabie saoudite. Son assassinat, longtemps nié par Riyad, puis présenté comme une arrestation, menée par des éléments hors contrôle, qui aurait mal tourné, a déclenché une vague d’indignation planétaire. Ce scandale a déstabilisé le royaume sur la scène internationale et fortement terni la réputation de « MBS », désigné par l’Agence centrale de renseignement (CIA) comme le probable ordonnateur de l’opération.
Les dirigeants de Riyad n’ont pas réagi à l’annonce de la famille Khashoggi. Mais la presse gouvernementale présente leur pardon comme un simple geste charitable, une bonne action, conforme à la tradition islamique, habituelle pendant le mois sacré de ramadan. « C’est un droit que la famille détient selon la charia [loi islamique], cela signifie principalement que les assassins éviteront la peine capitale », a estimé sur Twitter Ali Shihabi, un analyste saoudien proche du gouvernement.
Beaucoup d’observateurs doutent cependant du caractère spontané de cette décision. En avril 2019, le New York Times avait révélé que les autorités saoudiennes avaient offert des propriétés d’une valeur de plusieurs millions de dollars aux enfants du défunt. Selon le quotidien américain, ce cadeau, démenti par les intéressés, visait à acheter leur docilité. Les verdicts de décembre, qui écartaient la thèse de la préméditation – à rebours de tous les éléments apportés par l’enquête de l’experte onusienne Agnès Callamard, comme le fait que le commando d’Istanbul était équipé d’une scie à os −, ouvraient la possibilité du pardon.
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