Les filles du Jharkhand s’émancipent ballon au pied

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GAGARI, India: Les jeunes joueuses de Rinky jouent un petit match d'entraînement sur le terrain asséché du village de Gagari. Toutes les petites filles présentes à l'entraînement ne sont pas nécessairement élèves à la Yuwa School. Un des rôles de Rinky est de les encourager à aller à l'école, gouvernementale ou non, le 29 mars 2019.

VIRGINIE NGUYEN HOANG / COLLECTIF HUMA

Dans cet Etat indien, les adolescentes courent le risque de se voir mariées de force ou victimes du trafic d’enfants vers les grandes villes. Le sport couplé à l’éducation leur permet d’appréhender l’avenir autrement, et de les sortir du cycle de la pauvreté.

Jharkhand (Inde)

La nuit printanière est encore noire et fraîche. Des ombres glissent dans l’obscurité, quand l’appel du muezzin fend le silence de la campagne indienne. Il est 4 h 45 du matin à Hutup, un village de l’Etat du Jharkhand. L’heure où Pappu met le contact du bus de l’école Yuwa, fait tourner le moteur quelques minutes avant de partir, klaxonnant, pour une nouvelle tournée de ramassage scolaire.

Rinky, sa sœur Chanda et quelques autres filles sont déjà postées le long de la grande route. Maillots, shorts sur legging, chaussettes longues et filet de ballons : elles ne partent pas en cours, elles s’en vont jouer au football, comme tous les jours ou presque, sur des champs non cultivés et des parcelles planes sélectionnés dans un rayon de dix kilomètres.

HUTUP, India: Jeune joueuse de football et élève à la Yuwa School dans le bus scolaire qui l'emmène tous les matins à son entraînement. Les entraînements de football donnés par des étudiantes de la Yuwa School ont lieu tous les matins de semaine de 5h15 à 6h45, le 29 mars 2019
HUTUP, India: Jeune joueuse de football et élève à la Yuwa School dans le bus scolaire qui l’emmène tous les matins à son entraînement. Les entraînements de football donnés par des étudiantes de la Yuwa School ont lieu tous les matins de semaine de 5h15 à 6h45, le 29 mars 2019 VIRGINIE NGUYEN HOANG / COLLECTIF HUMA

Le soleil n’est pas encore levé que, déjà, elles courent et dribblent, en chaussures à crampons, en tongs ou en sandalettes trouées. La motivation est à son comble, la joie palpable. Alentour, le village s’éveille à la lumière mordorée. Une femme porte des branchages sur la tête, de jeunes hommes se promènent en écoutant de la musique.

« Pendant que les garçons traînent, les filles doivent se battre », assène la souriante Monika, 16 ans. L’entraînement qu’elle dispense aux plus petites dépasse les simples conseils techniques. « Dès que j’apprends quelque chose qui peut leur servir dans la vie, je le leur transmets. »

Son amie Rinky, elle, n’a de cesse de les encourager à aller à l’école. Ramasser du bois, travailler aux champs, effectuer les tâches ménagères : les familles attendent tellement d’autres choses de leurs gamines que de s’éduquer ou s’autoriser un loisir… « Je veux qu’elles sachent qu’elles peuvent devenir des femmes indépendantes et réaliser leurs rêves, si elles le veulent. »

Trafic d’enfants

Du haut de ses 18 ans, l’adolescente ouvre la voie, se pose en exemple, dans l’un des Etats indiens les plus touchés par les mariages adolescents, les grossesses précoces et l’exploitation des enfants. Le train reliant Ranchi à Delhi, en près de 22 heures, est l’un des plus empruntés d’Inde par les trafiquants pour acheminer leurs victimes vers la capitale.

« Les jeunes filles issues des communautés tribales, en particulier, sont très demandées : elles sont réputées travailleuses et dociles », commente Rajeev Sinha, dont l’ONG Plan India soutient l’émancipation féminine à travers le sport dans les zones les plus pauvres du Jharkhand.

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