Les familles de journalistes de RFI tués au Mali accusent le silence de la France

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Une enquête a mis en cause la version officielle d’une prise d’otages ratée par un groupe djihadiste, en révélant que des forces spéciales françaises pourchassaient les ravisseurs au moment des faits, en novembre 2013.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 21h53

Temps de Lecture 2 min.

« Depuis six ans, on attend la vérité. » Les familles des deux journalistes de Radio France Internationale (RFI) enlevés et tués en novembre 2013 au Mali ont dénoncé, jeudi 31 octobre, à l’Organisation des Nations unies (ONU) le silence des autorités françaises sur les circonstances de ces morts, les accusant de mensonge et de manque d’humanité.

Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, avaient été enlevés lors d’un reportage, puis tués le 2 novembre 2013 près de Kidal, quelques mois après l’opération française « Serval » destinée à contrer des djihadistes menaçant de prendre Bamako.

« Je ne peux pas me laisser aller à cette agonie qui est en moi depuis six ans », a confié la mère de Ghislaine, Marie-Solange Poinsot, bientôt 90 ans, lors de l’inauguration d’une exposition de dessins organisée par l’Unesco au siège de l’ONU pour lutter contre l’impunité après la mort de journalistes. Réclamant « la vérité », elle a ajouté : « Cela ne nous les rendra pas, mais peut-être serons-nous un peu plus apaisés. »

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Alors qu’une enquête de RFI a mis en cause en juillet la version officielle d’une prise d’otages ratée par un groupe djihadiste, en révélant que des forces spéciales françaises pourchassaient les ravisseurs au moment des des faits, Marie-Solange Poinsot est convaincue que « l’armée détient la vérité ».

« On a appris des choses qu’onne nous avait jamais » dites et le ministre des affaires étrangères et ex-ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, « n’a pas eu beaucoup d’humanité envers moi », a-t-elle regretté.

« L’impunité en France [est] inacceptable »

Du côté des militaires, c’est le silence « total », alors que l’ancien président François Hollande avait souligné que les autorités « n’avaient rien à cacher », a poursuivi la mère de Ghislaine Dupont. « Je ressens presque de la haine, car ces gens au pouvoir, c’est nous qui les y mettons en leur faisant confiance et on en est là. »

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« On nous ment, on nous a promis de nous dire la vérité, mais aujourd’hui on ne sait rien », a renchéri Marie-Pierre Ritleng, sœur de Claude Verlon. « Il y a des choses qu’on ne veut pas nous dire » et « aucune information » ne vient du ministère des armées, a-t-elle ajouté.

Venue apporter son soutien à ces deux familles, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, a déclaré que « l’impunité en France était inacceptable ». « Elle devrait être le combat du gouvernement au lieu d’être mise de côté », a-t-elle lancé.

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« L’impunité, c’est ce qui empoisonne nos sociétés », a asséné l’experte, qui a enquêté sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Il faut savoir « quelles étaient les circonstances du meurtre de Ghislaine et Claude, qui était présent pendant, et, après, qui a manqué à son devoir, qui a cherché à camoufler la vérité aux familles ? », a-t-elle réclamé.

L’assassinat des journalistes de RFI, revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), fait l’objet d’enquêtes, mais la lumière n’a jamais été faite sur ses circonstances.

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