Les europhobes italiens galvanisés par les tensions au sein de l’UE

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Le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini et le vice-président du Sénat Roberto Calderoli, également membre de la Ligue, le 26 mars au Sénat, à Rome.
Le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini et le vice-président du Sénat Roberto Calderoli, également membre de la Ligue, le 26 mars au Sénat, à Rome. ALBERTO LINGRIA / REUTERS

Mardi 31 mars en fin de matinée, dans toute l’Italie, les drapeaux italiens ont été mis en berne en signe d’unité nationale et de deuil, alors que le bilan de l’épidémie ne cesse de s’alourdir, dépassant désormais les 12 000 victimes pour plus de 100 000 cas officiellement constatés. Après un peu plus de trois semaines de confinement, les effets des mesures de distanciation sociale commencent à se faire sentir, et la propagation du virus semble en passe de vraiment ralentir, au prix d’efforts surhumains et grâce à la mobilisation des populations, qui respectent les consignes du gouvernement avec un sens civique indiscutable.

Comme un écho à ce rare moment d’unité nationale, dans toutes les villes d’Italie, les drapeaux tricolores se sont mis à fleurir aux fenêtres et aux balcons des immeubles. Ce phénomène s’accompagne d’un autre, beaucoup plus diffus mais amplement relayé sur les réseaux sociaux par les sympathisants d’extrême droite et certains comptes liés au Mouvement 5 étoiles (antisystème) : dans plusieurs villes, surtout du nord du pays, des élus locaux se font filmer en train de décrocher les bannières européennes, en signe de protestation contre ce qu’ils considèrent comme l’absence de solidarité de l’Europe envers eux.

« L’UE n’a qu’à se dissoudre »

L’initiateur de ce mouvement sporadique est le vice-président de la Chambre des députés italienne, Fabio Rampelli, par ailleurs chef du groupe des députés Fratelli d’Italia (postfasciste), qui s’est fait filmer, lundi, masqué et ganté, en train d’exécuter ce geste dans son bureau au Parlement. Le soir même, la présidente de son mouvement, Giorgia Meloni, au plus haut dans les sondages – Fratelli d’Italia est crédité de plus de 12 % d’intentions de vote dans les dernières enquêtes d’opinion –, applaudissait sans réserve ce geste : « Assez de ces accords dans lesquels l’Allemagne refuse de faire des concessions. Ces dernières années, l’Allemagne, grâce à la monnaie unique, s’est enrichie sur notre dos. (…) Si l’Europe ne nous aide pas, l’Union européenne n’a qu’à se dissoudre. » Une rhétorique partagée également par Matteo Salvini, le chef de file de la Ligue (extrême droite), lequel recommence ces derniers jours à évoquer la perspective d’une sortie de l’Italie de l’Union européenne.

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Pourtant, la décision sans précédent de la Banque centrale européenne, qui a annoncé un plan de rachat de dettes souveraines de 750 milliards d’euros, a eu un effet indéniable sur la situation de l’Italie sur les marchés financiers, contribuant à ramener le spread (différentiel entre le taux d’intérêt des bons du Trésor allemand et italien) à moins de 200 points, alors qu’il avait un temps, mi-mars, dépassé les 300. Ainsi, mardi, l’émission de bons du Trésor italien pour 8,5 milliards d’euros a-t-elle été souscrite sans difficultés, au taux de 1,4 %. Dans le même temps, la suspension des contraintes du pacte de stabilité, qui imposait à l’Italie un douloureux parcours de réduction de son endettement, offre au pays la possibilité de soutenir son économie, menacée d’une profonde récession, tout en ayant les coudées franches pour produire l’effort sanitaire nécessaire, si bien que les inquiétudes à court terme sur la situation financière italienne semblent s’être dissipées.

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