Les Etats-unis préparent une exécution fédérale, pour la première fois en dix-sept ans

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Le gouvernement de Donald Trump prépare, lundi 13 juillet, la reprise des exécutions fédérales interrompues depuis dix-sept ans, malgré la vive opposition exprimée par les milieux religieux, l’Union européenne mais aussi des proches des victimes.

Disant « agir au nom du public et des familles », l’administration républicaine a programmé trois exécutions cette semaine, et une quatrième le 28 août. Toutes concernent des hommes condamnés à la peine de mort par des tribunaux fédéraux pour le meurtre d’enfants.

Sauf si la justice lui accorde un répit à la dernière minute, Daniel Lee, 47 ans, recevra ainsi lundi une injection létale de pentobarbital au pénitencier de Terre-Haute, dans l’Indiana. Ancien partisan de la suprématie blanche, il a été condamné en 1999 à la peine capitale pour le meurtre d’un couple et d’une fillette de 8 ans.

A l’approche de l’échéance, les appels se sont multipliés pour que Donald Trump fasse preuve de clémence envers Daniel Lee. « En tant que partisane du président Trump, je prie pour qu’il entende mon message : l’exécution de Danny Lee pour le meurtre de ma fille et de ma petite-fille n’est pas ce que je veux et apportera plus de douleur à ma famille », a ainsi déclaré Earlene Peterson, opposée à la peine capitale par conviction religieuse.

La Cour suprême saisie

Avec d’autres membres de la famille, elle a introduit un recours en justice pour obtenir un report de l’exécution. Invoquant leur vulnérabilité au nouveau coronavirus, ils ont plaidé qu’ils se trouvaient face à un choix impossible entre leur droit d’assister à l’exécution du condamné et le respect de leur santé.

Un tribunal de première instance leur a donné raison vendredi soir, mais une cour d’appel saisie en référé a cassé la décision dimanche. Dans la foulée, ils ont saisi la Cour suprême, qui devra trancher en urgence. Les avocats de M. Lee ont également introduit des requêtes de procédures, dont l’issue reste également en suspens.

Un millier de responsables religieux, catholiques et évangéliques, ont également appelé le président à se « concentrer sur la protection de la vie et non sur les exécutions » en ces temps de Covid-19. Vendredi, l’Union européenne lui a demandé de « reconsidérer » une position qui, selon elle, « va à l’encontre d’une tendance générale aux Etats-Unis et dans le monde d’abolir la peine de mort, par la loi ou en pratique ».

De fait, « seules » 22 exécutions ont eu lieu en 2019 aux Etats-Unis et sept depuis le début de l’année. La plupart des crimes sont jugés au niveau des Etats, mais la justice fédérale peut se saisir des actes les plus graves (attentats, crimes racistes…) ou commis sur des bases militaires, entre plusieurs Etats ou dans des réserves amérindiennes.

Trois exécutions fédérales en quarante-cinq ans

Au cours des 45 dernières années, seules trois personnes ont été exécutées au niveau fédéral, dont Timothy McVeigh, responsable de l’attentat d’Oklahoma City (168 morts en 1995) en 2001. La dernière exécution fédérale remonte à 2003.

A la surprise générale, le ministre de la justice, William Barr, avait toutefois annoncé il y a un an son intention de renouer avec cette pratique. Après une série de rebondissements judiciaires, il a fixé en juin le calendrier, au moment même où les cas de coronavirus repartaient à la hausse dans une grande partie du pays.

Lire aussi : Après dix-sept ans d’interruption, les exécutions fédérales reprennent aux Etats-Unis

C’est « irresponsable de vouloir mener autant d’exécutions en si peu de temps » dans ce contexte de crise sanitaire, a dénoncé Robert Dunham, le directeur du Centre d’information sur la peine de mort, dénonçant une « instrumentalisation politique de la peine capitale ».

Selon les sondages, le soutien pour la peine de mort s’est érodé chez les Américains mais reste fort chez les électeurs républicains, qui sont 77 % à y être favorables pour les meurtriers. Devant ses partisans, Donald Trump, qui espère décrocher un second mandat le 3 novembre, réclame régulièrement un usage renforcé de cette sanction ultime, notamment pour les tueurs de policiers ou les trafiquants de drogue.

Le Monde avec AFP

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