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Un rapport de la Chambre des représentants, publié mardi, dénonce la volonté de proches de Donald Trump de céder des technologies sensibles à Riyad, avec de potentiels conflits d’intérêts, explique dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
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Chronique Pertes & profits. Le 12 février, Maison-Blanche, Washington. Une délégation de patrons de l’industrie nucléaire américaine est reçue par Donald Trump, et leur message est clair. « Il y a une compétition mondiale, et nous voulons y prendre notre part » face à la Chine, à la Russie et à la France, résume Chris Crane, PDG d’Exelon, le premier exploitant de réacteurs aux Etats-Unis. Mais le président du « made in America » est déjà convaincu. Depuis deux ans, un groupe s’active en coulisse pour que les Etats-Unis décrochent le programme nucléaire de l’Arabie saoudite, dont il a fait son allié central au Moyen-Orient.
C’est ce que révèle un rapport publié, mardi 19 février, par la Chambre des représentants à majorité démocrate. Etabli sur la foi de témoignages de conseillers de la Maison Blanche et d’experts du Conseil de sécurité nationale, il révèle que des proches de M. Trump sont à la manœuvre depuis début 2017 : Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité en 2017 ; Thomas Barrack, patron du gros fonds d’investissement Colony Capital ; un « quarteron » de militaires à la retraite, regroupés au sein d’un consortium d’entreprises (IP3) et auteur d’un « plan Marshall » pour le développement du Moyen-Orient, qui pourraient en tirer des profits se chiffrant en milliards de dollars.
Rattraper l’Iran
Ils ont conseillé à M. Trump d’accélérer la vente de 40 réacteurs, au risque de violer la sévère loi américaine sur l’énergie atomique. « Il y a désormais de sérieuses inquiétudes bipartisanes face aux efforts de l’administration Trump de transférer des technologies nucléaires sensibles à l’Arabie saoudite », conclut le rapport. Notamment si Riyad est autorisé à enrichir l’uranium, prélude à la fabrication d’armes nucléaires. Une dérive d’autant plus grave, selon les élus, que le nucléaire relève de l’homme fort du royaume, le prince héritier Mohammed Ben Salman, alias « MBS », que la CIA a identifié comme le commanditaire de l’assassinat du journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi.
Cette histoire recèle aussi de potentiels conflits d’intérêts. Jared Kushner, le gendre de M. Trump et son envoyé spécial pour la paix au Moyen-Orient, est en affaire avec la société canadienne Brookfield, qui a racheté Westinghouse en faillite en 2018. Or cet ex-fleuron de l’industrie nucléaire américaine serait un des grands bénéficiaires d’un accord avec les Saoudiens. « MBS » a en effet annoncé, en novembre 2018, que le royaume va se doter d’une capacité de 17,6 gigawatts d’électricité nucléaire (de 10 à 17 réacteurs) d’ici à 2032 pour une facture d’environ 65 milliards d’euros. Objectif avoué : réduire sa consommation de pétrole et favoriser son exportation pour engranger plus de pétrodollars. Objectif inavoué : rattraper son retard sur l’ennemi iranien, qui exploite déjà une centrale avec l’aide du russe Rosatom.
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