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Washington n’a accordé que peu d’attention à la décision de la Cour pénale internationale (CPI), jeudi 5 mars, d’ouvrir une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afghanistan. Une telle enquête risque de mettre en cause l’armée américaine, qui y est accusée d’exactions. A l’occasion d’un tour d’horizon avec la presse, le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, a dénoncé « une action vraiment stupéfiante venant d’une institution politique irresponsable se faisant passer pour un organisme juridique ».
« Il est d’autant plus imprudent que cette décision intervienne quelques jours seulement après que les Etats-Unis ont signé un accord de paix historique sur l’Afghanistan, qui est la meilleure chance de paix en une génération », a poursuivi le secrétaire d’Etat. « Les Etats-Unis prendront les mesures nécessaires pour protéger leur souveraineté et pour protéger notre peuple », a-t-il ajouté.
Ses commentaires reflètent une méfiance de longue date envers la CPI, de la part du gouvernement américain, qui a refusé d’en faire partie dès les origines. Cette hostilité avait été rappelée et théorisée en septembre 2018 par le précédent conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton. Devant un cercle de réflexion conservateur, ce dernier avait affirmé que cette instance créée en 2002 pour poursuivre les crimes les plus graves à travers le monde « menace de manière inacceptable la souveraineté américaine et les intérêts de sécurité nationale des Etats-Unis ».
Une loi anti-CPI
L’éphémère ambassadeur américain aux Nations unies (2005-2006), qui s’exprimait devant la Federalist Society, avait ajouté que « le but non avoué mais central des partisans les plus vigoureux » de la CPI « a toujours été de corseter les Etats-Unis ». Un dessein d’autant plus néfaste, selon lui, que cette institution est incapable à l’en croire du moindre effet de dissuasion sur les Etats voyous et les dictateurs. « L’histoire a prouvé que le seul moyen de dissuasion est (…) la puissance juste des Etats-Unis et de leurs alliés », avait assuré le conseiller à la sécurité nationale.
Cette posture de défiance vis-à-vis de la justice internationale est partagée par les deux grands partis, comme en avait attesté l’adoption en 2002 par le Congrès de l’American Service-Members’Protection Act (« loi pour la protection des membres du service américain »). Ce texte, visant à faire obstacle à la CPI, prévoit même le cas extrême d’une intervention militaire pour soustraire un ressortissant américain à la juridiction. Elle avait été soutenue par 397 voix contre 32 à la Chambre des représentants et par 92 voix contre 7 au Sénat, dont celles de Bernie Sanders et de Joe Biden, les deux candidats à l’investiture présidentielle démocrate.
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