les entreprises françaises du Royaume-Uni sur le départ

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Un sondage exclusif pour « Le Monde » indique que 38 % d’entre elles ont réduit leurs investissements et que 42 % envisagent de délocaliser une partie de leurs activités.

Par Eric Albert Publié aujourd’hui à 06h12

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AUREL

En termes économiques, « le Brexit est un cancer, pas un AVC [accident vasculaire cérébral] ». En clair, le choc n’est pas soudain et brutal, mais lent et graduel.

L’expression est d’Arnaud Vaissié, cofondateur du Cercle d’outre-Manche, un think tank français basé à Londres. En partenariat avec les conseillers du commerce extérieur de la France, celui-ci a réalisé une étude, en exclusivité pour Le Monde, auprès de 71 patrons français du Royaume-Uni sur leurs préparations à la sortie de l’Union européenne (UE).

Il en ressort que le Brexit se ressent désormais à tous les niveaux : sur l’activité immédiate, 42 % des patrons ayant constaté un ralentissement depuis le référendum de juin 2016 ; sur les investissements, 38 % les ayant réduits au Royaume-Uni ; et sur l’activité future, 42 % ayant commencé à déplacer des activités, ou envisageant de le faire, vers la France ou le reste de l’UE.

Reste que, même si les « plaques tectoniques » ont commencé à bouger, on est loin du tremblement de terre, parce que les entreprises font face à un dilemme. D’un côté, elles doivent se préparer au pire et être prêtes à agir, peut-être dès le 12 avril, en cas de non-accord sur le Brexit. De l’autre, réagir trop vite, alors que les négociations sont en cours, risque d’être une perte de temps et d’argent inutile.

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« Je ne peux pas prendre de risque »

Voilà pourquoi Cécile Reinaud est « prête à appuyer sur le bouton ». La fondatrice de Seraphine, une marque de vêtements pour femmes enceintes basée à Londres, a terminé ses discussions avec un entrepôt en région parisienne et peut signer le contrat… dès qu’elle y verra plus clair sur le Brexit. « S’il y a un report de longue durée, on n’actionnera pas notre plan. En revanche, si ce n’est qu’un court report, on l’actionnera. »

Actuellement, l’unique entrepôt de Seraphine est à Leeds, dans le nord de l’Angleterre, mais l’entreprise réalise 40 % de son chiffre d’affaires de 25 millions d’euros sur le continent européen, en grande partie grâce à la vente en ligne. Pas question de risquer de voir ses commandes ralenties à la frontière britannique en cas de Brexit dur.

« Avoir tout mon stock dans un seul endroit est bien plus efficace, mais je ne peux pas prendre de risque », explique Mme Reinaud. Elle a donc le choix : soit dépenser 250 000 euros pour l’entrepôt français, potentiellement pour rien ; soit conserver cette somme, en croisant les doigts pour que la sortie de l’UE se passe sans encombre.

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