les enjeux des élections régionales en Russie

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Bureau de vote dans la ville de Tomsk, en Sibérie, le 12 septembre. Les élections se déroulent sur trois jours pour limiter les risques liés au Covid-19.

Les Russes sont appelés aux urnes dimanche 13 septembre dans 41 régions pour des élections locales qui se déroulent dans un contexte tendu pour Vladimir Poutine.

Les électeurs doivent désigner des gouverneurs, des Assemblées régionales ou municipales et quatre députés du Parlement. Les autorités ont autorisé un scrutin sur trois jours et des bureaux de vote en plein air, officiellement pour limiter les risques liés au nouveau coronavirus. Ce système, déjà expérimenté fin juin pour la réforme constitutionnelle, avait été marqué par des fraudes, selon l’opposition.

L’ombre de Navalny sur le scrutin

Le scrutin se déroule trois semaines après l’empoisonnement présumé d’Alexeï Navalny, adversaire numéro 1 du Kremlin. Il est tombé gravement malade fin août lors d’un voyage en Sibérie où il était venu soutenir ses alliés en campagne et mener des investigations sur la corruption des élites locales. Cet événement a suscité une indignation internationale : selon Berlin, où l’opposant est hospitalisé, ce dernier a été empoisonné avec une substance de type Novitchok, un agent neurotoxique d’origine militaire, ce que Moscou réfute.

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La région de Novossibirsk en Sibérie, troisième ville de Russie, est emblématique de l’enjeu des régionales. Une alliance inédite d’une trentaine de candidats indépendants, dont des soutiens de M. Navalny, défie le parti de Vladimir Poutine, Russie unie. On compte également des candidats de quatre nouvelles formations, soupçonnées d’avoir été encouragées par le pouvoir pour diviser l’électorat que vise l’opposition. Des communistes et des nationalistes sont également en lice. Cette opposition traditionnelle, jugée loyale au Kremlin, lui a toutefois joué des tours dernièrement, remportant des scrutins face à des candidats du pouvoir.

Eprouver la tactique du « vote intelligent »

Si la région de Khabarovsk, dans l’arrondissement fédéral Extrême-Orient, n’est pas directement concernée par l’élection de dimanche, elle reste au centre de l’attention politique : des dizaines de milliers de personnes y manifestent sans relâche depuis deux mois contre l’arrestation d’un ex-gouverneur populaire. L’opposition veut profiter du contexte pour marquer des points, particulièrement dans des régions éloignées où une méfiance existe à l’égard de Moscou, suspecté de ne s’intéresser qu’aux richesses naturelles de la périphérie.

Les élections régionales sont aussi une occasion pour l’opposition de mettre une nouvelle fois à l’épreuve sa tactique de « vote intelligent », élaborée par Alexeï Navalny, qui consiste à appeler à voter pour le candidat le mieux placé, quel qu’il soit, pour faire perdre celui du pouvoir. Cette tactique avait déjà fait ses preuves l’été dernier à Moscou, lors d’élections municipales contestées à l’issue desquelles Russie unie avait perdu de nombreux sièges.

Dans un contexte économico-social difficile, d’accusations de corruption et d’une impopulaire réforme des retraites en 2018, la popularité de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, s’érode, avec seulement 30 % d’opinions favorables, selon les derniers sondages. Le parti au pouvoir peut néanmoins compter sur des soutiens dans les administrations, la mobilisation des élites et de son électorat traditionnel.

Le Monde

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