« Les élections de 2020 à Taïwan seront un test à valeur mondiale »

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Entre une présidente en exercice qui soutient les manifestants hongkongais et un rival pro-Pékin, ces élections révéleront si Taïwan peut résister à des informations biaisées venues de Chine, souligne, dans une tribune du « Monde », le sinologue Jean-Yves Heurtebise.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Dans un monde de plus en plus polarisé entre, d’un côté, un « axe illibéral » Chine/Pakistan/Iran et, de l’autre, un « axe néolibéral » Japon/Inde/Etats-Unis, le futur président de Taïwan, allié traditionnel de Washington au territoire réclamé de façon toujours plus pressante par Pékin, aura fort à faire pour préserver l’identité composite et la réussite économique de la seule démocratie libre du monde sinophone.

Depuis le 17 septembre, tous les candidats pour la présidentielle de janvier 2020 sont connus.

Lutte « classique »

Jusqu’au bout, le suspense des nominations aura tenu Formose en haleine : tout d’abord, c’est la création d’un nouveau parti par le populaire maire de Taipei, Ko Wen-je qui avait alimenté les spéculations ; ensuite, c’est la candidature annoncée, puis abandonnée au dernier jour, de Guo Tai-ming, dirigeant de Foxconn, qui augurait d’une confrontation inédite avec trois candidats de poids électoral quasi équivalent.

La présidentielle de 2020 proposera finalement une lutte « classique » entre les deux principaux partis de l’île : Parti démocrate progressiste ou DPP et Parti nationaliste ou KMT. La présidente en exercice Tsai Ing-wen (DPP), au pouvoir depuis 2016, tentera de se faire réélire. Face à elle, le principal protagoniste est Han Kuo-yu, populiste « pro-Chine », maire de Kaoshiung et vainqueur des primaires du KMT le 15 juillet.

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Alors qu’au début de l’année tous les sondages donnaient Tsai Ing-wen perdante, c’est le contraire depuis juin, c’est-à-dire le début des manifestations à HongKong. Le soutien affiché de la présidente Tsai aux manifestants hongkongais lui a permis de retrouver les suffrages d’une partie de la population (selon un sondage récent, 65 % des Taïwanais soutiennent les manifestants et 90 % rejettent le modèle « un pays, deux systèmes » pour Taïwan). Inversement, plusieurs éléments ont récemment terni l’image de Han Kuo-yu : soupçons d’alcoolisme et d’adultères, joints à une affaire de construction illégale concernant sa femme. Mais il dispose d’une base militante extrêmement motivée, très impliquée sur le Web.

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Il convient également de mentionner, aux deux extrêmes du spectre politique, les candidatures d’Annette Lu (vice-présidente du DPP entre 2000 et 2008), soutenue par « Alliance Formosa », un parti promouvant l’indépendance (qui pourrait prendre des voix au DPP), et de Yang Shih-kuang, du « Nouveau Parti » ou encore de Huang Rong-zhang, du « Parti Rouge » qui promeuvent l’unification avec la Chine.

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