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L’administration policière a été la cible d’une vague de piratages, en représailles aux violences commises durant l’état d’urgence. Des informations sensibles ont été dérobées et publiées.
Alors que le Chili a été le théâtre d’un important mouvement de contestation en octobre, réprimé dans la violence, des hackeurs ont mis en ligne, le 10 novembre, un annuaire interactif comprenant les données professionnelles et personnelles de plus de vingt-neuf mille carabineros (« carabiniers »), les membres de la police nationale chilienne.
Le site a été mis en ligne en russe et en anglais, par quatre internautes se présentant comme russes et soutenant la révolte chilienne, qui dure depuis le début d’octobre. Signé « From Russia with Love », il a pour slogan, en russe, « donner des armes aux Chiliens ». Il comprend des informations, comme le prénom, le nom, le sexe, la date de recrutement, le poste de police, le grade, mais aussi le domicile de plusieurs centaines d’officiers de police, ainsi qu’une carte interactive permettant de les situer, a pu constater Le Monde mardi 12 novembre.
Trois intrusions informatiques en quelques jours
La mise en ligne de cet annuaire fait suite à trois piratages massifs de sites de l’administration policière nationale, ayant eu lieu du 25 au 28 octobre. Les informations personnelles des carabineros ont été dérobées et mises en ligne durant la première attaque informatique, sous la forme initiale d’un tableur.
Ces piratages, confirmés par les médias locaux, ont été revendiqués dès le 25 octobre par la branche chilienne d’Anonymous, nébuleuse libertaire issue du forum 4chan, réputée depuis le début des années 2010 pour ses attaques informatiques militantes contre des grandes firmes et des gouvernements autoritaires.
Selon le site d’investigation chilien Ciper, les pirates ont également eu accès le 28 octobre à de nombreux autres documents « contenant des informations sensibles, comme l’armement de certaines unités, les cibles d’intérêt des services de renseignement et des données sur la protection des autorités. » Trois cent douze notes internes et plus de 10 000 documents d’archives ont fuité, précise CNN. Le site officiel des carabineros a été temporairement mis hors ligne après la découverte de la brèche. « Ne dirigez jamais vos armes contre votre propre sang, ou vos données seront exposées », revendiquait sur Twitter l’un des principaux comptes liés à Anonymous au Chili.
Réponse à la répression
Ces intrusions informatiques ciblées font suite à la violente crise sociale qui agite le pays depuis la mi-octobre et la répression des manifestations par les forces de l’ordre. Le pays a notamment été placé en état d’urgence du 18 au 28 octobre. Les organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé à cette occasion de nombreux abus perpétrés par les carabineros : passages à tabac, torture, violences sexuelles. Les violences policières subies par des manifestants ont également été documentées dans des médias internationaux, comme le New York Times.
Après trois semaines de manifestations, le président chilien, Sebastian Piñera, a annoncé, dimanche 10 novembre, préparer un projet de modification de la Constitution, promulguée sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Il s’agit de l’une des revendications des manifestants.
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