Les digues de Venise, seize ans de travaux et de polémiques

0
115

[ad_1]

Des Vénitiens protestent contre les navires de croisière et le MOSE, un projet de digues flottantes, le 24 novembre.
Des Vénitiens protestent contre les navires de croisière et le MOSE, un projet de digues flottantes, le 24 novembre. MIGUEL MEDINA / AFP

LETTRE DE VENISE

Tout s’est joué à 14 mètres sous l’eau, le soir du lundi 2 décembre, dans la passe de Malamocco, une bouche de 400 mètres de large entre la lagune de Venise et l’Adriatique qui sépare le Lido de Venise de l’île de Pellestrina.

L’endroit est situé à l’écart des circuits touristiques, mais il n’en est pas moins vital pour la ville : cette entrée de la lagune est celle qu’empruntent chaque jour les navires marchands en direction du complexe industriel de Porto Marghera. Certes le trafic dans cette zone a beaucoup diminué depuis les années 1960, qui ont été l’âge d’or de la pétrochimie dans la lagune, mais le flux de gros navires commerciaux et de porte-conteneurs reste très précieux pour l’économie locale, et procure des milliers d’emplois dans les environs.

C’est ici, à 21 heures, qu’a commencé le premier véritable test grandeur nature pour le Module expérimental électromécanique (ou MOSE), ce très ambitieux projet de digues flottantes censé mettre Venise à l’abri de la montée des eaux, et dont l’absence s’est fait cruellement ressentir, mardi 12 novembre et les jours suivants, quand la ville a connu sa pire série d’acque alte depuis plus d’un demi-siècle.

Lire aussi Venise connaît un nouveau pic de marée haute

Charnières gigantesques

Deux équipes de techniciens avaient été postées : l’une en surface, dans un poste provisoire installé sur l’île du Lido, l’autre au plus près des « entrailles » de ce dispositif sans équivalent de digues flottantes montées sur des charnières gigantesques.

Lentement, comme prévu, les dix-neuf tronçons formant cette partie du MOSE se sont levés, fermant l’entrée de la lagune. A minuit, tout était achevé. Les deux équipes de techniciens du Consorzio Venezia Nuova (CVN), maître d’œuvre de ce chantier interminable commencé en 2003, pouvaient enfin afficher un peu d’optimisme. Certes, le test n’a pas grand-chose de probant, car il a été réalisé sur une seule des trois passes, à un moment plutôt tranquille, sans acqua alta ni coup de vent – or c’est dans les conditions extrêmes que les digues devront prouver leur efficacité.

Reste que, moins de trois semaines après un épisode qui a une nouvelle fois attisé la colère des Vénitiens contre ce projet pharaonique (6 milliards d’euros dépensés contre les 2 milliards prévus à l’origine), imaginé dans la foulée de l’« acqua granda » de 1966 et toujours pas terminé, le CVN a démontré aux yeux de tous que ces digues englouties, invisibles la plupart du temps, existent bel et bien, et que le système peut fonctionner.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: