les dessous de la représentation de la France aux commémorations du génocide

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Entre Paris et Kigali, la normalisation reste compliquée. Emmanuel Macron ne participera pas aux cérémonies dimanche. C’est le député LRM Hervé Berville qui est envoyé dans son pays natal.

Par Pierre Lepidi et Manon Rescan Publié aujourd’hui à 04h56

Temps de Lecture 6 min.

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Le député LRM Hervé Berville au marché de Pléneuf-Val-André (Côtes-d’Armor), en juin 2017.
Le député LRM Hervé Berville au marché de Pléneuf-Val-André (Côtes-d’Armor), en juin 2017. DAMIEN MEYER / AFP

Avril 1994, aéroport de Kigali. Un avion militaire décolle vers la France, l’un des derniers à évacuer des ressortissants français et des orphelins rwandais dans le cadre de l’opération Amaryllis. Le génocide a commencé depuis quelques jours et il fera près d’un million de morts en trois mois. Parmi les évacués, un petit garçon de quatre ans et son frère aîné. Quelques heures plus tôt, ils ont couru vers un 4×4 militaire. Le grand a dit au plus jeune de se presser. Il l’a aussi poussé à accepter ce chewing-gum que lui tendait un soldat français. La fraîcheur de la gomme, la moiteur de l’atmosphère au moment de rentrer dans l’avion… Ces sensations sont les rares souvenirs qu’Hervé Berville garde de son pays natal, le Rwanda.

Samedi 6 avril, le député La République en marche (LRM) des Côtes-d’Armor retrouvera le tarmac de l’aéroport de Kigali, vingt-cinq ans après l’avoir quitté. Emmanuel Macron, qui a invoqué des problèmes d’agenda pour justifier son absence, a fait de lui son « représentant personnel pour porter un message d’amitié, de compassion et de solidarité » aux commémorations du génocide qui débuteront officiellement le lendemain, jour du début des massacres.

Lire aussi Rwanda : Emmanuel Macron n’ira pas aux commémorations du génocide

Symbole fort

La présence d’Hervé Berville à Kigali est un symbole fort. C’est la première fois qu’un représentant du gouvernement français va assister aux commémorations du génocide. Mais, pour tous ceux qui prônent une normalisation des relations entre la France et le Rwanda, ce n’est pas assez. « L’absence d’Emmanuel Macron décevra beaucoup de Français attachés à connaître la vérité sur le rôle de notre pays lors du dernier génocide du XXe siècle », a déploré l’ancien ministre Bernard Kouchner dans le Journal du Dimanche du 31 mars« J’aurais aimé qu’il vienne en personne, ainsi que tous les chefs d’Etat français qui l’ont précédé depuis 1994 », note Marcel Kabanda, président d’Ibuka France, l’organisation qui chapeaute les associations de victimes.

En 2008, Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des droits de l’Homme sous Nicolas Sarkozy, fut attendue aux commémorations. Un voyage annulé peu avant son départ. Idem pour Christiane Taubira, garde des Sceaux de François Hollande en 2014. La présence d’Emmanuel Macron, invité par Paul Kagame, était également espérée par les membres de la communauté rwandaise de France. « La relation entre les deux pays est complexe, avec un lourd passé, indique Hervé Berville. Mais il y a la volonté politique des présidents d’avancer pas à pas, de manière irréversible. La voie n’est pas normalisée mais il y a un chemin qui est tracé. »

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