Les démocrates de Virginie ploient sous les révélations

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« Blackface », accusation d’agression sexuelle… En moins d’une semaine, une cascade de révélations a plongé la direction du Parti démocrate de cet Etat au bord de l’abîme.

Par Gilles Paris Publié aujourd’hui à 22h25

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Le gouverneur adjoint de Virginie, Justin Fairfax (à gauche), le procureur général Mark Herring (au centre) et le gouverneur Ralph Northam (à droite), le 18 décembre 2017.
Le gouverneur adjoint de Virginie, Justin Fairfax (à gauche), le procureur général Mark Herring (au centre) et le gouverneur Ralph Northam (à droite), le 18 décembre 2017. Bob Brown / AP

L’oppo research, qui consiste à fouiner dans le passé d’un adversaire, est depuis des décennies une activité essentielle des équipes de campagne américaine. La divulgation d’informations embarrassantes concernant un opposant politique peut en effet sceller un destin sans attendre l’élection. Dans le cas de la Virginie, il faut croire que les limiers républicains ont été soit négligents, soit particulièrement incompétents. En moins d’une semaine, une cascade extraordinaire de révélations a en effet plongé la direction du Parti démocrate de cet Etat au bord de l’abîme.

Tout a commencé le 1er février avec la publication par un site conservateur de pages de l’album annuel de l’école de médecine fréquentée en 1984 par l’actuel gouverneur, Ralph Northam. Dans celles qui lui sont consacrées, un cliché attire l’attention. Il montre deux personnes dont l’une a le visage noirci, un « blackface » qui renvoie à l’Amérique ségrégationniste de l’ère Jim Crow, et l’autre vêtue de la toge et de la cagoule du Ku Klux Klan.

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Justin Fairfax accusé d’agression sexuelle

Alors que les appels à la démission fusent dans les rangs démocrates, Ralph Northam s’excuse immédiatement, puis assure au cours d’une conférence de presse, le 2 février, qu’il ne figure pas sur la photo à scandale, ajoutant n’avoir jamais eu en main auparavant le moindre exemplaire de cet album. Il confesse cependant s’être lui-même grimé en noir à l’occasion d’un concours de danse au cours duquel il imitait son idole, Michael Jackson.

Il a beau s’accrocher, sa démission paraît inéluctable compte tenu de la charge émotionnelle de ces révélations dans un Etat où est littéralement né l’esclavage américain, en 1619, et dont la capitale, Richmond, a été celle de la Confédération pendant la guerre civile, de 1861 à 1865. Le passé confédéré de la Virginie avait été à l’origine des affrontements sanglants de Charlottesville en août 2017, marqués par la mort d’une manifestante antiraciste.

Il se trouve que l’homme appelé à remplacer Ralph Northam, le lieutenant-gouverneur Justin Fairfax, est un jeune Afro-Américain, promis à un brillant avenir. Il deviendrait le second Noir à occuper ce poste. Mais le 3 février, ce dernier est mis en cause à son tour, cette fois-ci pour une agression sexuelle remontant à 2004. Trois jours plus tard, une professeure d’université de Californie, Vanessa Tyson, rend publique une lettre dans laquelle elle décrit avec précision des faits survenus selon elle lors de la convention démocrate d’investiture de Boston, en 2004. Elle raconte une rencontre avec Justin Fairfax et un détour par sa chambre d’hôtel, où un baiser est suivi, à l’en croire, par une fellation obtenue sous la contrainte. Le lieutenant-gouverneur se défend en évoquant une relation consentie.

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