Les déconvenues d’Ekrem Imamoglu, le nouveau maire d’Istanbul

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le nouveau maire d’Istanbul, à Ankara, le 11 septembre. Image diffusée par le service de presse présidentiel.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le nouveau maire d’Istanbul, à Ankara, le 11 septembre. Image diffusée par le service de presse présidentiel. TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP

LETTRE D’ISTANBUL

Que d’embûches sur la route d’Ekrem Imamoglu, le nouveau maire d’Istanbul ! Elu il y a cinq mois sous l’étiquette du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste, opposition) à la tête de la métropole la plus riche et la plus peuplée du pays, l’édile pensait que la cohabitation avec le gouvernement islamo-conservateur irait de soi. Il s’est trompé.

Aujourd’hui sa patience est à bout, il l’a dit à la presse le 24 novembre. Le refus catégorique du pouvoir central de travailler avec son administration le laisse pantois.

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Un sommet a été atteint dans la mauvaise volonté quand les banques publiques ont refusé de financer les projets d’infrastructures « à caractère urgent » de la municipalité, l’obligeant à se tourner vers des banques étrangères. « Les banques d’Etat, principaux créanciers de la mairie depuis toujours, m’ont fermé la porte au nez », a révélé le maire.

Fin de non-recevoir

La ville de 16 millions d’habitants a besoin de plus de 20 milliards de livres turques (3 milliards d’euros) pour mener à bien, entre autres, des projets d’extension du métro. Pratique, confortable, d’une propreté exemplaire, ignorant le vol à la tire, le métro d’Istanbul n’a qu’un défaut, sa faible densité, sept lignes seulement.

Les projets d’extension du transport souterrain existent, simplement leur mise en œuvre a été gelée, en raison de la récession économique qui frappe le pays. Le maire pensait pouvoir emprunter aux banques publiques, où la municipalité a ses comptes et avec lesquelles elle travaille depuis toujours, mal lui en a pris.

Il s’est heurté au refus des banquiers de lui accorder le moindre crédit, même à court terme. Toute opération financière émanant de la mairie, comme par exemple le paiement des salaires des employés municipaux, lui a été refusée. Cette fin de non-recevoir est d’autant plus incompréhensible que le gouvernement n’a de cesse d’inciter les banques à ouvrir le robinet du crédit pour relancer l’économie vacillante.

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La décision de fermer la porte à Imamoglu a forcément été prise avec l’aval du pouvoir central, dont dépendent les banques publiques – Ziraat bank, Halkbank, Vafik bank. Cette dépendance s’est accrue depuis qu’elles font partie du Fonds souverain du pays, une structure peu transparente, dirigée par le président Recep Tayyip Erdogan et par son gendre, le ministre de l’économie et des finances Berat Albayrak.

Istanbul n’est pas la seule concernée. Toutes les autres municipalités remportées par le CHP lors des élections municipales du printemps 2019, soit Ankara, Adana, Mersin, Antalya, se sont heurtées au refus de financement de leurs infrastructures.

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