Les Croates aux urnes pour une élection présidentielle où tout est possible

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Les candidats au second tour de la présidentielle croate, Kolinda Grabar-Kitarovic (à droite) et Zoran Milanovic (à gauche) lors d’un débat télévisé à l’émission, à Zagreb, le 3 janvier 2020.
Les candidats au second tour de la présidentielle croate, Kolinda Grabar-Kitarovic (à droite) et Zoran Milanovic (à gauche) lors d’un débat télévisé à l’émission, à Zagreb, le 3 janvier 2020. DENIS LOVROVIC / AFP

Les électeurs croates votent, dimanche 5 janvier, au second tour d’une présidentielle incertaine, où la chef de l’Etat sortante, la conservatrice Kolinda Grabar-Kitarovic, doit attirer l’aile dure de l’électorat de droite si elle veut l’emporter face au sérieux défi représenté par un ancien premier ministre social-démocrate, Zoran Milanovic.

En Croatie, les fonctions présidentielles sont largement honorifiques. Fin décembre, le premier tour avait révélé la montée en puissance de la droite dure dans un pays qui fait face à la pression de migrants à ses frontières et est confronté, comme ses voisins balkaniques, à un exode massif de ses habitants ainsi qu’à une corruption endémique.

Le chanteur populiste de droite Miroslav Skoro était arrivé en troisième position avec près d’un quart des suffrages (24,40 %), en promettant notamment de déployer l’armée à la frontière pour empêcher les migrants originaires du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Asie et en provenance de la Bosnie-Herzégovine de passer. Le social-démocrate Zoran Milanovic était arrivé en tête du premier tour, avec 29,56 % des voix, devant la présidente Kolinda Grabar-Kitarovic (26,75 %).

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Miroslav Skoro s’était gardé de donner la moindre consigne de vote, et le scrutin du second tour est très ouvert. Un dernier sondage donne trois points d’avance à l’ancien premier ministre social-démocrate, mais montre que 13 % de l’électorat reste indécis.

Une défaite de la présidente sortante compliquerait singulièrement la tâche du parti qui la soutient, l’Union démocratique croate (HDZ), et du premier ministre modéré Andrej Plenkovic, aux législatives prévues à l’automne.

« Croatie authentique » versus « Croatie normale »

Mme Grabar-Kitarovic, qui affirme représenter la « Croatie authentique », espère que ses appels à « l’unité » suffiront à convaincre. Lors de la campagne électorale, elle n’a cessé d’invoquer son patriotisme et la guerre de 1991-1995, sujet toujours très sensible. « Nous devons nous rassembler comme en 1990 », avant la déclaration d’indépendance, a-t-elle encore lâché cette semaine à ses partisans.

Elle se présente comme une mère de famille lambda et met en avant ses origines modestes. Ses contempteurs lui reprochent de nombreuses gaffes. Elle a également été critiquée pour avoir minimisé les crimes du régime oustachi – collaborateur de l’Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale –, qui suscite une nostalgie croissante en Croatie.

Zoran Milanovic tente, lui, de faire mentir sa réputation d’arrogance et d’élitisme. Il dénonce aussi comme dangereusement intolérant le concept de « Croatie authentique » que seul le HDZ pourrait représenter.

Le social-démocrate a bénéficié au premier tour du soutien des électeurs urbains, et a profité de la division de la droite. Le chantre d’une « Croatie normale », fondée sur la tolérance, répète que son pays n’est « plus en guerre », qu’il doit doit se tourner vers l’avenir et « lutter pour sa place en Europe ».

Ses partisans avaient salué en 2011 l’arrivée au pouvoir d’un homme exempt des accusations de corruption entachant la réputation de bon nombre de membres du HDZ. Mais son gouvernement avait déçu, incapable de combattre le clientélisme ambiant ou de développer l’économie.

Présidence de l’Union européenne

Les conservateurs du HDZ au pouvoir veulent d’autant plus conserver la présidence que Zagreb a pris le 1er janvier la tête de l’Union européenne (UE) pour six mois. Quatre sujets principaux sont à l’ordre du jour : les relations entre l’UE et Londres après le Brexit, le désir d’adhésion de pays des Balkans occidentaux, le changement climatique et le prochain budget pluriannuel de l’UE.

La Croatie est le dernier pays à être entré dans l’UE, en 2013. Son économie, fortement dépendante du tourisme, figure parmi les plus faibles des Etats membres. L’adhésion a accéléré l’exode de Croates qui partent chercher une vie meilleure ailleurs en Europe et invoquent aussi la corruption et le clientélisme, ou encore la piètre qualité des services publics.

Miroslav Filipovic, 60 ans, employé dans le secteur aéronautique, souhaiterait que la situation s’améliore pour les jeunes. « Le plus gros problème, c’est la corruption, le chômage, la mauvaise situation économique », ajoute-t-il, doutant cependant que quoi que ce soit « d’important [change] ».

Les bureaux de vote ferment à 19 heures. De premiers résultats sont attendus une heure plus tard.

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