Les crimes de Ratko Mladic relèvent du génocide, selon l’accusation à La Haye

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L’ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, le 25 août à La Haye devant le TIPY.

« Ratko Mladic n’est pas un héros, c’est un criminel de guerre », a asséné, mercredi 26 août, la substitut du procureur, Laurel Baig, devant les juges du Mécanisme chargé des derniers dossiers du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Reconnu coupable de génocide à Srebrenica, de crimes contre l’humanité pour l’épuration ethnique en Bosnie-Herzégovine et de crimes de guerre pour la prise en otage de soldats de l’ONU, l’ex-chef militaire des Serbes de Bosnie avait été condamné à la perpétuité en novembre 2017, mais avait fait appel, réclamant l’acquittement.

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L’accusation espère une condamnation pour génocide, pas seulement pour le massacre de Srebrenica lors de l’été 1995, mais pour ceux commis dans d’autres villes de Bosnie-Herzégovine, Prijedor, Vlasenica, Sanski Most et d’autres. Ratko Mladic a été condamné pour ces crimes, qualifiés de crimes contre l’humanité par les juges, mais pas de génocide, comme le demande le procureur.

« Vous ne devez pas hésiter à appeler le génocide par son nom », a demandé la substitut du procureur, Laurel Baig

« Vous ne devez pas hésiter à appeler le génocide par son nom », a demandé Laurel Baig à la chambre d’appel. Au cours du procès, l’accusation avait déposé près de 10 000 pièces à conviction, dont les minutes de débats devant l’Assemblée des Serbes de Bosnie, que la substitut a rappelée aux juges : le 10 janvier 1994, le général Mladic s’inquiétait d’un ennemi de plus en plus fort, « mais ce n’est pas ma préoccupation, disait-il. Ce qui me préoccupe est de les faire disparaître complètement ». « Les faire disparaître complètement », a insisté la substitut. Ajoutée aux autres preuves, cette déclaration pourrait prouver que Ratko Mladic ne menait pas une simple guerre, comme il l’assure, mais avait l’intention de « détruire les Musulmans de Bosnie ». C’est cette « intention » qui distingue le génocide du crime contre l’humanité et qui pour tout procureur est extrêmement difficile à prouver, a rappelé la substitut.

Des « capacités mentales diminuées »

Dans une autre pièce à conviction, verbatim d’une réunion tenue au tout début de la guerre, en mai 1992, les chefs politiques et militaires bosno-serbes débattaient de frontières et d’épuration ethnique. Présent, M. Mladic, fraîchement nommé à la tête de l’armée, prévenait de l’ampleur de la tâche. « Les gens forment des peuples et non des pions », disait-il alors, qui « ne peuvent être déplacés d’ici à là ». « Nous ne pouvons pas utiliser un tamis pour que seuls les Serbes restent et que les autres partent », prévenait-il. « Je ne sais pas comment Messieurs Krajisnik et Karadzic expliqueraient cela au monde. Ce serait un génocide. » C’était au début de la guerre. Les mois et les années qui suivent, les musulmans ont été déplacés ici et là, déportés. Les équilibres ethniques ont été bouleversés. Ratko Mladic savait.

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