Les contrôleurs allemands de la Bourse spéculaient en privé sur Wirecard

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Le siège de Wirecard, près de Munich (Allemagne), le 1er juillet 2020.

Un fonctionnaire d’une autorité de surveillance des entreprises cotées peut-il spéculer, à titre privé, sur une entreprise qu’il est censé contrôler ? La question, qui semble ahurissante, a été posée au ministère des finances par un député allemand, dans le cadre de l’enquête sur le scandale Wirecard. La réponse est consternante : non seulement les fonctionnaires de la BaFin, le gendarme allemand de la Bourse, ont bien joué en Bourse sur Wirecard, mais ils semblaient la préférer à toutes les autres actions du marché.

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Selon les données du ministère, aucun autre titre n’a davantage fait l’objet de transactions boursières privées de la part des employés de la BaFin ces dix-huit derniers mois que celui de la star déchue de la fintech allemande. Cet aveu met le ministère des finances, l’autorité de tutelle de la BaFin, dans un grand embarras.

Wirecard, qui était entrée en septembre 2018 en première ligue de la Bourse de Francfort, a fait faillite au mois de juin, quelques jours après avoir reconnu avoir inventé une grande partie de son activité en Asie. La fraude se chiffre en milliards d’euros, elle a permis de masquer une activité réelle chroniquement déficitaire. Wirecard a falsifié ses comptes pendant des années, sans que la BaFin ait jamais effectué de contrôle d’ampleur sur son bilan.

Des agents de déstabilisation

Or, plusieurs acteurs du marché doutaient depuis des années de la réalité du succès de Wirecard. Les vendeurs à découvert, des spéculateurs boursiers qui parient sur la chute du cours quand ils soupçonnent qu’un titre est trop cher, avaient depuis longtemps pris pour cible la société. Mais le directeur de la BaFin, Felix Hufeld, plutôt que d’interpréter ces attaques comme des informations sur la santé de l’entreprise, s’est montré particulièrement hostile vis-à-vis d’eux. Les considérant avant tout comme des agents de déstabilisation, il est allé jusqu’à interdire temporairement, au printemps 2019, la vente à découvert sur le titre Wirecard. La décision, inhabituelle, avait été à l’époque très critiquée.

La loi allemande interdit les délits d’initié, mais elle n’empêche pas strictement ses contrôleurs de boursicoter en privé

Si les fonctionnaires de la BaFin n’ont pas fait de zèle pour contrôler l’entreprise, ils étaient si conscients de l’instabilité de Wirecard qu’ils semblent en avoir profité à titre privé. Le détail est déconcertant, rapporte le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. C’est au sein du département WA2 de la BaFin, spécialisé dans la traque des manipulations de marché, des délits d’initié et dans la surveillance des ventes à découvert, qu’on a spéculé avec le plus d’ardeur sur Wirecard.

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