« Les conséquences du départ des médecins cubains du Brésil sont gravissimes »

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En novembre 2018, Cuba a rapatrié les milliers de professionnels de la santé qui travaillaient au Brésil, après que Jair Bolsonaro a qualifié leurs conditions de travail d’esclavagisme.

Propos recueillis par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 12h50, mis à jour à 13h04

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Des médecins cubains de retour du Brésil, en novembre 2018.
Des médecins cubains de retour du Brésil, en novembre 2018. MARCELINO VAZQUEZ / AFP

Alexandre Padilha, 47 ans, a été ministre de la santé de Dilma Rousseff de 2011 à 2014 et a, dans ce cadre, élaboré le programme « Mais Medicos » (plus de médecins). Mis en place en 2013 au Brésil pour combler les déserts médicaux du pays, le programme a conduit à l’arrivée massive de médecins cubains. En novembre 2018, après les attaques de Jair Bolsonaro, qui avait qualifié leur situation de « travail esclave », envers le régime de La Havane, le gouvernement cubain a décidé de mettre fin au programme et de rapatrier les professionnels cubains.

Interrogé par Le Monde, l’ancien ministre, aujourd’hui député (Parti des travailleurs, PT, gauche) revient sur les accusations d’« esclavagisme » déposées mardi 14 mai auprès de la Cour pénale internationale de La Haye contre le régime de La Havane.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Plainte devant la Cour pénale internationale pour « esclavagisme » contre Cuba

Quelles en ont été les conséquences, pour le Brésil, du retrait soudain des médecins cubains ?

Les conséquences sont gravissimes, nous sommes confrontés au départ de 8 500 médecins qui officiaient dans les zones les plus vulnérables du pays, les terres indigènes, les périphéries, le Sertao [partie désertique du Nordeste]… Cela s’ajoute au départ de 2 000 médecins sous le gouvernement de Michel Temer, en août 2018, qui n’ont pas été remplacés, car le gouvernement ne savait pas, à l’époque, s’il allait maintenir ce programme. On arrive ainsi à 10 500 médecins manquants, ce qui signifie un impact pour 30 à 40 millions de Brésiliens.

« Une étude chiffre à 100 000 le nombre de morts liées à l’interruption du programme Mais Medicos et aux coupes infligées dans le budget de la santé »

Selon Jair Bolsonaro, 7 000 places avaient été pourvues, mais on sait depuis une semaine que ce n’est pas le cas : beaucoup de médecins ont renoncé ou ne se sont pas présentés. Au final, 20 millions de Brésiliens ne peuvent plus consulter, en particulier dans les zones reculées du pays. Cela signifie concrètement que des personnes qui consultaient pour un diabète, une grossesse, des questions de pédiatrie, par exemple, ne sont plus suivies. On s’attend, à court terme, à une hausse de la mortalité infantile et des hospitalisations. Une étude de la revue BMC Medicine chiffre à 100 000 le nombre de morts supplémentaires liées à l’interruption du programme Mais Medicos et aux coupes infligées dans le budget de la santé depuis le gouvernement de Michel Temer. C’est un scénario tragique.

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