les condamnations vont de 25 ans d’emprisonnement à la perpétuité

0
93

[ad_1]

Ce fut un procès singulier avec, sur le banc des accusés, cinq présents et dix-neuf chaises vides. La cour d’assises spéciale de Paris a rendu vendredi 17 janvier au soir ses décisions sur ces vingt-quatre djihadistes présumés, dont la plupart ont gagné en 2014-2015 la zone irako-syrienne et sont donnés pour morts.

Le magistrat a vu dans les « dix-neuf chaises vides » l’illustration du « jusqu’au-boutisme d’hommes et de femmes partis en connaissance de cause dans un pays en guerre ». La plus lourde peine, la perpétuité, a été infligée à Mohamed Belhoucine, « figure tutélaire » dans cette affaire et considéré comme le mentor du tueur du magasin Hyper Cacher. Les autres « fantômes » de ce dossier, parmi lesquels le jeune converti Quentin Roy, ont été condamnés à des peines de vingt-cinq à trente ans de prison.

Ce dernier était le seul à bénéficier d’une défense. Jeudi, son avocat a dénoncé une « justice brutale qui frappe les cadavres », dans cette France où « on refuse de rapatrier les vivants mais [où] on juge les morts ». Antoine Ory a expliqué le « paradoxe » qui consiste à « juger un homme qui s’est suicidé », dans une opération kamikaze, quand le droit français commande que les poursuites s’éteignent avec la mort du mis en cause.

Une incohérence balayée par l’accusation, qui a au contraire souligné l’importance de « sanctionner l’engagement djihadiste d’individus », expliquant que la justice française ne pouvait avoir la certitude de leur mort, annoncée par des émissaires du groupe Etat islamique. L’avocat a dénoncé la « peine de groupe » requise – sans distinction entre les parcours et les profils des absents –, « au mépris du principe d’individualisation des peines », central en droit.

De deux ans ferme à douze ans de réclusion

Les cinq accusés présents au procès se sont vu infliger des peines allant de deux ans ferme, aménageables immédiatement, à douze ans de réclusion. Dans leurs derniers mots à la cour, certains des cinq présents ont fait part de « regrets » pour des paroles et des gestes accomplis. D’autres ont plaidé pour une décision « pédagogique » leur permettant d’avancer. Mercredi, l’accusation a requis contre eux des peines allant du sursis à quinze ans de réclusion criminelle, distinguant des autres ceux qui ont eu « un rôle central » dans la filière ou n’ont montré « aucun désengagement de l’idéologie djihadiste ». Le « paradoxe » de la justice française

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les rangs des cadres français de l’organisation Etat islamique ont été décimés

Comme nombre des absents, les « vivants » se sont convertis à l’islam radical à la mosquée de Sevran (Seine-Saint-Denis) où ils se croisent tous ou auprès de mentors. Leur défense a décrit la puissance de la « dynamique de groupe », renforcée par la proclamation du « califat » djihadiste en juin 2014. Mais aussi « la honte » ressentie face aux « paroles de haine » proférées il y a cinq ans, et le chemin parcouru en devenant père ou en décrochant un travail.

Parmi eux, l’avocat général a désigné Iliès Benadour comme un maillon « essentiel » de la filière en France et l’indispensable « relais » de Sofiane Nairy, qui prenait en charge les volontaires à leur arrivée sur place. Face aux quinze ans requis contre lui, son avocate, Cosima Ouhioum, a rappelé qu’il avait reconnu avoir « coordonné » des départs, mais ne pouvait être tenu pour responsable de la mort de ses amis, « partis de leur plein gré ».

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: