les championnes du monde américaines défaites sur le terrain salarial

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Les joueuses américaines de football, Megan Rapinoe (à gauche), Alex Morgan (au centre) et Carli Lloyd, à New York, en juillet 2019.
Les joueuses américaines de football, Megan Rapinoe (à gauche), Alex Morgan (au centre) et Carli Lloyd, à New York, en juillet 2019. Vincent Carchietta / USA TODAY Sports

Elles ne sont pas habituées à perdre au football, mais les joueuses de l’équipe des Etats-Unis, doubles championnes du monde en titre, ont ressenti, vendredi 1er mai, le goût amer d’une défaite dans leur quête d’égalité salariale avec l’équipe masculine.

Leur demande a été déboutée, dans un jugement en référé, par le juge Gary Klausner de la Cour de district des Etats-Unis pour la Californie centrale à Los Angeles, qui a rejeté l’argument principal de discrimination salariale des plaignantes. Il a néanmoins renvoyé à un jugement ultérieur les griefs des plaignantes sur l’inégalité de traitement dans le logement, les voyages et d’autres domaines. Un procès doit débuter le 16 juin.

En attendant, pour ce qui est du volet principal de l’affaire, c’est un coup très dur encaissé par les joueuses de l’équipe nationale, dont la star de l’équipe et militante féministe Megan Rapinoe, qui luttaient pour leur cause depuis plusieurs années. Cette dernière a réagi sur Twitter, avec une seule phrase traduisant leur détermination : « Nous n’arrêterons jamais de nous battre pour l’EGALITE. » Leur porte-parole Molly Levinson a indiqué dans un communiqué que les joueuses américaines « vont faire appel ».

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Une proposition rejetée par l’équipe féminine

Dans sa décision de 32 pages, le juge a expliqué que les plaignantes ont refusé, à une date non précisée, un accord qui leur aurait permis d’être payées équitablement avec les joueurs de l’équipe nationale masculine :

« L’historique des négociations entre les parties démontre que l’équipe féminine a rejeté une proposition pour être payée sur la même base salariale que l’équipe masculine, et qu’elle a renoncé à des primes plus élevées en guise d’avantages, parmi lesquels la rémunération de base plus élevée et la garantie d’un plus grand nombre de joueuses sous contrat. »

« En conséquence, les plaignantes ne peuvent désormais pas considérer rétroactivement que leur convention collective soit pire que celle de l’équipe masculine, en se référant à des conditions de rémunération qu’elles ont elles-mêmes rejetées », a conclu le juge.

Les joueuses de l’équipe américaine, qui dominent le football mondial, ayant remporté quatre des huit Coupes du monde féminines, dont les deux dernières en 2015 et 2019, réclamaient 66 millions de dollars en arriérés de salaires, en vertu de la loi sur l’égalité de rémunération et de la loi sur les droits civils. Elles avaient établi cette somme en se fondant sur les disparités entre les primes distribuées par la FIFA lors des Coupes du monde masculine et féminine.

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12 fois moins

En 2014, les champions du monde allemands ont remporté 35 millions de dollars (31,6 millions d’euros) pour leur sacre au Brésil, tandis que les Français ont gagné 38 millions de dollars après avoir triomphé en Russie en 2018. Les championnes du monde 2015 et 2019 ont, pour leur part, récolté au total 6 millions de dollars au cours des deux tournois, soit 12 fois moins.

« Nous sommes choquées et déçues de la décision d’aujourd’hui, mais nous n’abandonnerons pas notre travail acharné pour un salaire égal, a réagi leur porte-parole. Nous avons confiance en notre dossier et sommes fermes dans notre engagement à faire en sorte que les filles et les femmes qui pratiquent ce sport ne soient pas considérées comme moins importantes simplement en raison de leur sexe. »

Intentée en mars 2019, l’action en justice a pris une tournure particulièrement acrimonieuse il y a deux mois, lorsqu’un dossier déposé par des avocats de la fédération a fait valoir l’argument que jouer dans l’équipe nationale masculine exigeait un niveau plus élevé de compétences, exprimées en vitesse et en force, et revêtait une plus grande responsabilité.

Ces mots avaient suscité une indignation immédiate et généralisée de la part des joueuses, dont Megan Rapinoe qui avait accusé sa Fédération de « sexisme flagrant » dans le dossier des plaignantes, de dirigeants, de sponsors tels que Coca-Cola.

Le président de la Fédération Carlos Cordeiro avait démissionné. Il a été remplacé par la vice-présidente Cindy Parlow Cone, ancienne joueuse internationale qui avait aussitôt retiré le fâcheux argument, afin d’apaiser la situation.

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Le Monde avec AFP



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