les cent jours du président Bolsonaro, entre polémiques et maigre bilan

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Le président brésilien a été plus actif par ses provocations sur les réseaux sociaux que dans sa pratique gouvernementale, marquée par l’improvisation.

Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 03h15

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Le président brésilien Jair Bolsonaro le 28 mars à Brasilia.
Le président brésilien Jair Bolsonaro le 28 mars à Brasilia. SERGIO LIMA / AFP

Son discours était sur le point de se conclure quand Jair Bolsonaro, grisé par sa victoire, s’est saisi du drapeau brésilien pour le faire tournoyer devant lui.

Comme ivre de bonheur, le nouveau chef d’Etat lance à la foule en liesse : « Ceci est notre drapeau qui jamais ne sera rouge [couleur de la gauche du Parti des travailleurs, qu’il hait]. S’il doit être rouge ce sera de notre sang pour le maintenir jaune et vert. » Derrière lui, son vice-président, le général Hamilton Mourao affiche un sourire crispé. Nous sommes le 1er janvier, à Brasilia. Jair Bolsonaro, 64 ans, capitaine de l’armée est investi à la tête de l’Etat brésilien.

Miraculé, le leader de l’extrême droite que ses fans appellent « mito » (le mythe) a remporté l’élection, le 28 octobre 2018, face à son adversaire Fernando Haddad du Parti des travailleurs (PT, gauche), porté par une formation sans envergure et sans moyens, après avoir réchappé, de justesse, à l’attaque au couteau d’un déséquilibré.

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En ce premier jour de 2019, deux mois après son élection, Jair Bolsonaro ne cherche pas à se présenter en chef d’Etat prêt à rassembler le pays. Confirmant sa réputation de « Trump des tropiques », il reste ce candidat éruptif, prompt à fustiger ses ennemis de toujours : le socialisme, les médias ou les droits de l’homme qui selon lui défendent les malfrats au détriment du « citoyen de bien ».

Le retour à la réalité est brutal

Au terme de cent jours du mandat du militaire, ce constat n’a fait que se renforcer. « Jair Bolsonaro n’a jamais revêtu le costume présidentiel. Il a donné au fil de ses semaines le sentiment de n’avoir aucune notion d’éthique, de morale ou de respect nécessaire à sa fonction », note Sylvio Costa, responsable du site d’actualité parlementaire, Congresso em foco. Un malaise reconnu par tous y compris par l’intéressé : « Je m’excuse pour mes erreurs, je ne suis pas né pour être président, je suis né pour être militaire », a confié Jair Bolsonaro, vendredi 5 avril.

Le Brésil, meurtri par une récession historique, un chômage de masse et des scandales de corruption en pagaille, avait placé ses espoirs dans ce personnage hors normes qui promettait de balayer le vieux monde politique. Le retour à la réalité est brutal. En moins d’un trimestre l’état de grâce propre à tout nouveau président a pris fin.

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