« Les besoins actuels imposent un leadership plus fort de l’Etat fédéral »

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Bruce Leaver chez lui à Coolagolite, près de Cobargo, (Nouvelle-Galles du Sud,  Australie), le 12 janvier.
Bruce Leaver chez lui à Coolagolite, près de Cobargo, (Nouvelle-Galles du Sud,  Australie), le 12 janvier. ANDREW QUILTY POUR « LE MONDE »

Bruce Leaver, 74 ans, est un expert dans le domaine forestier en Australie. Il s’est occupé des parcs nationaux de la Nouvelle-Galles du Sud (1979-1986), puis de l’Australie-Méridionale (1986-1994), avant de présider la Commission du patrimoine australien (1999-2005). Il habite à Cobargo, une petite ville de Nouvelle-Galles du Sud durement touchée par les incendies qui ravagent actuellement le pays. C’est d’ailleurs dans cet Etat du sud-est de l’île que se trouvent la majorité des feux actifs (123, dont 50 incontrôlés) et où 20 personnes ont perdu la vie (sur 28 depuis septembre 2019).

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Ce qui s’est passé était-il prévisible ?

Il est clair que, depuis trois ans, nous traversons une sécheresse dramatique. Et depuis un an, il n’y a quasiment pas eu de pluie. C’est la raison pour laquelle les feux ont été aussi virulents. Les forêts humides, qui ne brûlent habituellement pas, étaient complètement desséchées. Quand les feux ont pris, il n’y avait plus rien pour les ralentir ou les arrêter.

Cette année a vu la conjonction de plusieurs facteurs. En plus d’une sécheresse prolongée, vous avez le phénomène climatique du dipôle de l’océan Indien : les inondations de l’été en Inde étaient de mauvais augure pour nous car elles signifiaient que la mousson arriverait plus tard en Australie. Elle est en effet arrivée avec deux mois de retard dans le Nord.

En revanche, nous n’avons pas eu les vents chauds et secs qui causent habituellement des tragédies, comme l’incendie de 2009 qui a vu 173 personnes périr en une seule journée dans l’Etat de Victoria. Cette absence de vent explique le bilan humain relativement faible de 2019 au vu de l’étendue des feux. Mais ces vents, qui rendent les incendies imprévisibles, pourraient encore arriver en février ou en mars. Donc nous sommes loin d’être hors de danger.

Quelle est la particularité des incendies de ces derniers mois ?

C’est la magnitude des étendues affectées et la durée de la saison des feux, je n’ai jamais vu cela. Les feux débutent habituellement en août dans le Queensland [Nord] et, au fur et mesure que l’été arrive, descendent vers le Sud. Mais, cette année, la saison des feux n’a jamais cessé dans le Queensland, elle est toujours en cours alors qu’elle est déjà descendue jusqu’à Sydney puis Melbourne. C’est sans précédent.

Etait-il possible de mieux prévenir les incendies ?

Ce qu’on a pu voir pendant cette crise, c’est qu’au niveau des Etats régionaux, les choses fonctionnent plutôt bien, mieux que par le passé. Les normes de construction en zones inflammables sont bien meilleures, mais il reste évidemment un nombre considérable de vieilles maisons en bois. L’organisation des services de lutte contre les incendies est meilleure, tout comme la coordination entre Etats régionaux ou avec les pays étrangers. La force aérienne est mieux équipée.

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