« Les banques non plus n’ont pas de vaccin »

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Chronique. La « grande récession » de 2008 avait été causée par la crise financière mondiale. Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, c’est l’économie à l’arrêt qui pourrait, à son tour, entraîner une crise bancaire et financière, bien au-delà des turbulences des marchés boursiers des dernières semaines. Mieux vaudrait l’éviter.

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La contamination des bilans bancaires pourrait emprunter plusieurs canaux. Des défauts de paiement et de remboursement de crédits arrivant à échéance vont faire augmenter la part des créances douteuses à l’actif des banques. Les titres détenus à des fins de transactions risquent de voir leur valeur baisser avec la chute des valeurs boursières. Et la sollicitation des réseaux informatiques bancaires, intensifiée par le confinement, va également augmenter le risque de panne, d’erreur humaine, de piratage, etc.

Les banques pourraient ainsi enregistrer des pertes conséquentes à l’actif de leur bilan. Ce n’est pas leur clientèle de particuliers, qui se sait protégée par la garantie des dépôts couvrant jusqu’à 100 000 euros par personne et par banque, mais celle de leurs créanciers professionnels – les autres banques, les fonds d’investissement, les assurances, etc. – qui, à court de liquidités, pourraient se ruer sur leurs guichets virtuels.

Des fonds propres rehaussés après 2008

Quelle est leur capacité de résistance face à ces risques ? Le cadre de résilience forgé par les réformes post-2008 suffira-t-il ? Certes, grâce au rehaussement des exigences de ratio des fonds propres sur bilan à la suite des accords dits « de Bâle III », ceux-ci ont augmenté en proportion des actifs risqués : de 8,8 % en 2008 à 14,7 % en 2016 pour la zone euro, de 9,8 % à 12,9 % aux Etats-Unis, de 8,7 % à 13,6 % au Japon, selon les données de la Banque des règlements internationaux (BRI). Les banques européennes seraient-elles donc les plus solides ? Ce n’est pas sûr, car ces mêmes fonds propres rapportés au total du bilan (c’est-à-dire sans les pondérations de risques opérées, et parfois manipulées, par les modèles utilisés en interne par les banques elles-mêmes) sont passés sur la même période de 3,7 % à 5,8 % pour les banques de la zone euro, mais de 7,2 % à 9,3 % pour les banques américaines.

« Une perte supérieure à 5,8 % de la valeur des actifs des banques de la zone euro épuiserait en totalité leurs fonds propres »

En clair, une perte supérieure à 5,8 % de la valeur des actifs des banques de la zone euro épuiserait en totalité leurs fonds propres. Avec un montant total d’actifs de 34 000 milliards d’euros, dont un tiers de crédits à la clientèle (selon les données de la BRI et de la Banque centrale européenne, BCE), il suffirait que moins d’un crédit sur cinq ne soit pas remboursé pour faire tomber à zéro les fonds propres des banques européennes. Cela peut paraître beaucoup comparé à la moyenne de 5 % de prêts non performants observée avant la crise sanitaire, mais c’est au niveau des 18 % affichés par les banques italiennes en 2015… Et si ce crash test de coin de table peut effrayer, c’est moins par son arithmétique simple que par son excès d’optimisme, puisque les risques ne se réduisent pas au risque de crédit et que des effets de contagion et d’amplification sont toujours les prémices des crises bancaires.

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