[ad_1]
Pourquoi attendre Madrid ? Aux Baléares, l’impatience de rouvrir les portes aux voyageurs étrangers grandit. L’urgence économique est évidente : le tourisme représente 35 % du produit intérieur brut (PIB) de l’archipel espagnol.
Depuis des jours, la présidente régionale des îles Baléares, la socialiste Francina Armengol, négocie avec le gouvernement espagnol pour obtenir l’autorisation de signer des accords bilatéraux avec des Länder allemands : elle souhaite ouvrir, cet été, des couloirs aériens avec ceux qui se trouvent dans une situation épidémiologique similaire aux Baléares.
Elle attend aussi l’accord de Madrid pour lancer un projet pilote avec le voyagiste allemand TUI, dès la fin juin, qui permettrait de faire venir un premier groupe de touristes en voyage organisé. L’objectif est de tirer les enseignements de cette expérience pour débuter un semblant de saison touristique.
Est-ce à dire que les Allemands pourraient être de retour dans les îles Baléares avant les Madrilènes, piégés dans l’épicentre de la pandémie ? « L’important, c’est que les gens puissent voyager, et certaines régions européennes sont plus proches de nous que d’autres en Espagne… », résume Mme Armengol.
16 millions de touristes par an, dont 4,5 millions d’Allemands
Dans l’archipel, isolé de la péninsule depuis la fermeture des ports et des aéroports, décidée le 17 mars, la pandémie de Covid-19 semble contrôlée, après 216 morts et 1 967 cas recensés. Quatrième région la moins touchée d’Espagne, après les Canaries, la Cantabrie et la Murcie, elle a commencé le déconfinement le 11 mai, et même dès le 4 mai dans la petite île de Formentera. « Nous nous trouvons dans de bonnes conditions pour rouvrir à d’autres pays cet été », assure-t-elle.
Avec d’ordinaire 16 millions de touristes par an, dont 4,5 millions d’Allemands, les Baléares craignent une chute du PIB et de l’emploi de 30 % cette année. Près de 80 000 travailleurs saisonniers n’ont pas pu être embauchés faute d’activité. Et 160 000 autres se trouvent au chômage partiel. « Si nous ne pouvons pas rouvrir, cela serait catastrophique », résume Mme Armengol.
Prudent, son plan prévoit de récupérer 10 % des touristes en juillet, soit 300 000 visiteurs étrangers, 25 % en août (600 000) et 50 % en septembre (600 000). Des contrôles de température et des questionnaires médicaux seraient imposés dans les ports et aéroports, et des tests pratiqués aux touristes présents sur l’île au moindre symptôme. Les géants hôteliers originaires de l’archipel que sont Barcelo, Iberostar ou Melia ont déjà travaillé sur des protocoles sanitaires. Enfin, le « tourisme des excès » serait, au moins dans un premier temps, banni. Cette expression désigne les voyages effectués par des groupes de jeunes attirés par l’alcool à bas prix et l’image de débauche associée à certains hauts lieux du monde de la nuit, comme la station balnéaire de Magaluf.
« Du tourisme des excès à un tourisme de qualité »
En février, le Parlement régional a déjà approuvé une loi visant à limiter les excursions éthyliques, interdire les formules « alcool à volonté » ou restreindre les fêtes sur des bateaux. « Il est évident que certains comportements liés à la consommation d’alcool, à des établissements nocturnes où les agglomérations sont trop importantes pour que puisse être respectée la distance de deux mètres ne pourront pas être autorisés », souligne le conseiller du tourisme, Iago Negueruela. « Ce pourrait être une chance pour avancer dans la réorientation du tourisme des excès vers un tourisme de qualité », renchérit Mme Armengol.
La question des milliers d’étrangers qui disposent d’une résidence secondaire dans l’archipel est un autre problème. Fin avril, l’administration a reçu des lettres de plus de 200 citoyens allemands exprimant leur souhait de pouvoir s’y rendre « au plus vite ». Certains se plaignent déjà d’une « atteinte inacceptable au droit à la propriété privée ».
Cependant, pour l’heure, le plan de déconfinement espagnol ne prévoit la réouverture des vols intérieurs qu’en phase 4, aussi appelée « nouvelle normalité ». Au mieux, fin juin. Il ne s’est pas encore prononcé sur la possibilité d’ouvrir les liaisons internationales au tourisme. Pis, il vient d’annoncer une période de quarantaine aux voyageurs en provenance d’autres pays…
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: