« Les auditions au Parlement européen des commissaires désignés contribuent à restaurer la confiance dans la démocratie représentative »

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Mercredi 2 octobre, la candidate française à la Commission européenne, Sylvie Goulard, est auditionnée par les eurodéputés. Cet exercice confère renforce la démocratie au sein de l’Union et reste sans équivalent chez les Etats membres, signale dans une tribune au « Monde » Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors.

Publié aujourd’hui à 14h57 Temps de Lecture 3 min.

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« Il paraît d’un autre âge le temps où le général de Gaulle voyait dans la Commission de Bruxelles « quelque aréopage technocratique, apatride et irresponsable ». »
« Il paraît d’un autre âge le temps où le général de Gaulle voyait dans la Commission de Bruxelles « quelque aréopage technocratique, apatride et irresponsable ». » Xavier Richer / Photononstop

Tribune. Le « déficit démocratique » n’est toujours du côté où l’on ne croit. A Bruxelles se déroulent jusqu’au mardi 8 octobre les auditions des commissaires européens. Un examen de passage redoutable, sans équivalent dans nos démocraties nationales. Au Parlement européen, c’est devenu une tradition établie. Chaque commissaire désigné par son gouvernement – pour la France, Sylvie Goulard – doit répondre, durant près de trois heures, aux députés européens, qui lui ont adressé un premier questionnaire.

Les élus du suffrage universel interrogent, publiquement, en direct et avec traduction simultanée, les futurs membres de la Commission sur leurs compétences dans le champ d’intervention qui les attend, sur leurs convictions européennes et sur leurs capacités de communication. En son temps, Jacques Barrot comparait la préparation de cette audition « au grand O de l’Ena ».

Le jury parlementaire ne fait en général pas de cadeau. Chaque futur collège de commissaires a ses recalés. On se souvient comment, en 2004, les députés européens avaient refusé leur confiance à l’aspirant commissaire Rocco Buttiglione, désigné par Silvio Berlusconi, pour des propos jugés homophobes. D’autres auditions dans le passé ont obligé le président de la Commission à revoir les attributions qu’il comptait confier à tel ou tel commissaire.

La démocratie représentative retrouve de son éclat

L’absence de conflit d’intérêts et une solide connaissance des dossiers pèsent lourdement dans l’appréciation des élus. Pour les présentes prestations, le Parlement européen a déjà montré ses muscles. Frustrés de n’avoir pu investir l’un des siens au profit d’Ursula von der Leyen, qu’il a élue de justesse, les députés européens comptent bien influer de tout leur poids dans la composition de la prochaine Commission. Avant même le début des auditions, l’examen préalable des dossiers en commission juridique du Parlement européen a conclu les candidatures hongroise et roumaine irrecevables pour cause de conflits d’intérêts.

Les gouvernements de ces deux pays ont aussitôt proposé un autre postulant. La vie parlementaire prend ainsi du relief. Et la démocratie représentative, que fustigent les nationaux populistes, retrouve de son éclat. Il paraît d’un autre âge le temps où le général de Gaulle voyait dans la Commission de Bruxelles « quelque aréopage technocratique, apatride et irresponsable ». Pour un commissaire – terme qui demeure on ne peut plus malheureux pour se rapprocher du citoyen -, l’audition devant le Parlement européen, aussi pénible soit-elle, lui offre l’occasion de recevoir l’onction démocratique des élus.

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