Les attaques de requins sur les câbles sous-marins menacent-ils l’Internet?
L’Internet serait menacé par des requins, et ce n’est pas le scénario d’un film catastrophe. Tout est parti d’une conférence Google à Boston le 7 août. Dan Belcher, responsable produits chez Google, explique que la société améliore les câbles sous-marins (ceux par lesquels transitent ses données d’un continent à l’autre) pour les protéger notamment des attaques des requins, relate le site spécialisé Network World. L’information est reprise par le magazine américain Slate, qui la vérifie auprès de l’entreprise. «Google m’a confirmé que sa nouvelle génération de câbles sous-marins était enveloppée avec une protection spéciale en métal – et que le but était de se protéger des coupures de câbles, y compris contre les possibles attaques de requins», écrit le journaliste. L’information est ensuite reprise dans de nombreux médias, parfois de manière sensationnelle, certains allant jusqu’à accuser les requins de «menacer Internet.»
Donc, cette conclusion est exagérée. Les attaques de requins sur les câbles sous-marins ne sont pas chose courante. Slate et d’autres journaux citent un article du New York Times sur le sujet, mais l’article date… de 1987. Il parle des premiers câbles de fibre optique transatlantiques qui semblaient attirer les requins. Le câble TAT-8 mis en place en 1988 avait dû être modifié pour le protéger des morsures. «Quand les premiers câbles transatlantiques ont été posés à la fin des années 1980, le haut voltage des câbles électriques posés à côté attirait une frénésie de morsures de requins, causant la section de nombreux câbles et l’électrocution de requins. Une gaine protectrice a vite été ajoutée», racontait le Guardian en 2009. Depuis? Les exemples sont rares. On regarde en boucle une vidéo de 2010 montrant une de ces bêtes mordre un câble. «L’année dernière, on a retrouvé des dents sur un câble», se souvient Michel Piéton, directeur des maîtrises d’ouvrage réseau chez Orange, contacté par Le Figaro. Mais l’opérateur relativise largement le danger des requins et la fréquence des attaques.
Source: Le Figaro