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Analyse. Rompant avec la tradition de neutralité qui était celle de la République turque depuis 1923, Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’Etat turc a ordonné l’envoi à Tripoli (Libye) d’instructeurs, de mercenaires et d’équipements militaires. L’objectif est de soutenir le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, reconnu par l’ONU, dont la survie est menacée par les forces du maréchal dissident Khalifa Haftar.
Cet activisme militaire n’est pas sans risque. Lancer une campagne à plus de 2 000 kilomètres du pays pourrait aisément se retourner contre le président turc, notamment en cas de pertes dans les rangs de son armée. Voilà pourquoi il a jugé préférable d’envoyer des mercenaires syriens, notamment la division Sultan Mourad composée de Turkmènes, active en Syrie contre le régime de Bachar Al-Assad. De plus, l’idée d’une intervention militaire sur un théâtre d’opération aussi éloigné n’est guère populaire dans l’opinion turque. Selon un sondage réalisé par la société Istanbul Economics Research, 58 % des personnes interrogées y sont opposées. L’opposition parlementaire, notamment les Républicains du CHP, le vieux parti d’Atatürk, n’a de cesse de la critiquer.
D’où la nécessité pour M. Erdogan de convoquer le passé ottoman pour justifier sa démarche. « Nous sommes sur ces terres [en Libye], où nos ancêtres ont marqué l’histoire parce que nous y avons été invités pour mettre fin à l’injustice et à la persécution », a-t-il déclaré, le 9 janvier.
Les ambitions présidentielles ont finalement été revues à la baisse. Prévue au départ pour se dérouler « au sol, sur mer et dans les airs, si nécessaire », l’opération s’est finalement transformée en une mission diplomatique conjointe turco-russe visant à ouvrir la voie à un règlement politique.
Selon Selim Kuneralp, un ancien ambassadeur, « M. Erdogan semble avoir pris au sérieux les avertissements venus aussi bien du président américain Donald Trump que du président russe Vladimir Poutine. Il ne parle plus d’envoyer des forces combattantes en Libye, qui auraient d’ailleurs rencontré toutes sortes d’obstacles logistiques, vu l’échec essuyé par sa tentative d’obtenir le soutien de la Tunisie ».
Affinité avec les Frères musulmans de Tripoli
Pas question pour autant de renoncer à soutenir Faïez Sarraj, le chef du gouvernement de Tripoli. Ce soutien « répond à deux motivations complémentaires, estime l’ancien diplomate. La première est l’affinité de longue date que le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a envers les Frères musulmans qui dominent le gouvernement de Tripoli. La deuxième est le besoin d’assurer la survie du seul allié qu’il a en Méditerranée orientale ».
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