Les alliés occidentaux en déni de séparation

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Analyse. Oublions Soleimani. Contournons le symbole toxique qu’il était devenu au Moyen-Orient et son héroïsation posthume en Iran, pour ne garder que son assassinat et ses implications. Oublions la personnalité de Donald Trump, l’exaspération qu’il suscite à l’étranger, pour ne retenir que le cours imposé à son pays, dans la continuité de la présidence Obama. L’assassinat du général iranien représente un révélateur puissant, dont les Européens feraient bien de tirer les conséquences.

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Les sauts dans la chaîne de commandement américaine et les problèmes de modalités n’y changent rien : Washington veut se retirer militairement du Moyen-Orient. Et en plus, il y est poussé, puisque c’est l’objectif iranien. L’administration Trump considère que les intérêts stratégiques du pays ne sont pas en jeu dans la région, n’ayant plus de dépendance énergétique extérieure. A ses yeux, la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) est achevée, ou plutôt elle devrait échoir à d’autres. Mû par un mépris pour la notion d’alliés, Donald Trump est exaspéré à l’idée de régler l’addition pour d’autres tables que la sienne. « Nous pouvons rentrer à la maison, ou largement rentrer à la maison et utiliser l’OTAN », a déclaré le président américain le 9 janvier, parlant de « grande faveur » rendue aux Européens dans la lutte contre l’EI.

Cette analyse ne représente pas une rupture. Dans un article de référence publié par Foreign Policy en novembre 2011, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton énonçait les termes du pivot vers l’Asie, pour dessiner le « siècle Pacifique » de l’Amérique. Chacun sa boussole. Dans un mélange de myopie géopolitique, d’improvisation et de transgression déstabilisante pour l’adversaire désigné, l’administration Trump cherche à clore, à tâtons, la politique étrangère américaine post-11-Septembre, d’Afghanistan en Syrie en passant par l’Irak. Cela passe par ce coup d’éclat, un assassinat, qui incarne le faîte de cette ère sur le plan des méthodes opérationnelles. « Je veux sortir [de Syrie], disait déjà le président américain en avril 2018. Je veux ramener nos troupes à la maison. » Retrait du monde ou redéploiement : peu importe l’étiquette et les déclarations contradictoires. Le tableau général se dessine.

Priorité à la lutte contre l’EI

L’assassinat d’Abou Bakr Al-Baghdadi en Syrie, le 27 octobre 2019, a coïncidé avec l’annonce brutale du retrait américain de ce pays toujours en guerre. A la suite de l’Iran, la Turquie et la Russie se sont engouffrées, comme elles l’ont fait en Libye, l’autre théâtre où les puissances s’entrechoquent par le biais d’acteurs locaux. L’assassinat de Soleimani rappelle la force militaire sans équivalent des Etats-Unis à ceux qui se focalisaient trop sur les Tweet du président. Le gendarme ne veut plus l’être, il n’en a plus la légitimité, mais il peut encore faire mal. En agissant, ou en cessant de le faire.

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