Les alliés des Etats-Unis regrettent leur nouveau geste unilatéral en matière de désarmement

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Donald Trump lors de la conférence de presse du 21 mai, à Washington, annonçant le retrait des Etats-Unis du traité Ciel ouvert.
Donald Trump lors de la conférence de presse du 21 mai, à Washington, annonçant le retrait des Etats-Unis du traité Ciel ouvert. MANDEL NGAN / AFP

Quelques heures de préavis : voilà le temps dont les alliés ont bénéficié avant l’annonce publique par les Etats-Unis, jeudi 21 mai, de leur retrait dans six mois du traité Ciel ouvert, qui permet des vols de reconnaissance entre les 34 pays signataires. Ce nouveau geste unilatéral, au mépris complet des partenaires européens, se dessinait depuis longtemps, mais le calendrier s’est accéléré. Ce retrait programmé accentue les divergences dans l’Alliance et porte un coup à ce qui reste de l’architecture de désarmement. Son érosion, entamée de longue date, est due à la fois au comportement des principaux acteurs et à l’émergence rapide de nouvelles technologies militaires.

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Selon nos informations, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Pologne avaient adressé une lettre commune, début mars, au secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, afin de le mettre en garde contre le danger posé par un retrait du traité. Ils n’ont guère été entendus. Vendredi, dans un communiqué, onze pays européens dont la France et l’Allemagne ont « regretté » l’annonce américaine. « Nous continuerons à mettre en œuvre le traité Ciel ouvert qui a une valeur ajoutée évidente pour notre architecture de maîtrise des armements conventionnels et notre sécurité commune », ont-ils expliqué. Une réunion en urgence des ambassadeurs auprès de l’OTAN a acté les divergences de vue sur le sujet.

La Russie, de son côté, a annoncé vendredi qu’elle resterait dans le traité. Moscou présente ainsi un profil constructif, alors que Washington l’accuse depuis 2015 de violations répétées, en ne permettant pas les vols au-dessus de l’enclave de Kaliningrad ou des républiques séparatistes d’Ossétie-du-Sud et d’Abkhazie, perdues par la Géorgie. Les alliés partagent les critiques émises contre Moscou, mais estiment qu’un retrait est contre-productif. Il intervient après la fin, en 2019, initiée par les Etats-Unis, du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Il existe à Washington un fort courant républicain qui considère l’ensemble de ces traités comme des carcans ayant trop freiné la modernisation des forces américaines. Une grande puissance ne devrait pas être bridée, en somme.

Inquiétude sur le New Start

La sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, en 2018, avait conduit les Européens à tenter de sauver ce rare acquis récent du multilatéralisme. Les voici dans une démarche similaire. La défense du traité Ciel ouvert témoigne chez eux d’une inquiétude devant l’effondrement de l’architecture de sécurité bâtie dans les années 1990. En outre, la possibilité de conduire des vols de reconnaissance est cruciale pour certains pays ne disposant pas de capacités satellitaires.

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