« Les alaouites ont payé un lourd tribut »

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La minorité dont est issu Bachar Al-Assad forme le gros des troupes du régime syrien.

Par Publié aujourd’hui à 10h42

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Iyad s’apprête à retourner en Syrie. Il lui faudra moins d’une heure pour rejoindre le poste-frontière, depuis Jabal Mohsen, une banlieue déshéritée de Tripoli, dans le nord du Liban. Dans ce faubourg à majorité alaouite – la minorité dont est issu le pouvoir à Damas –, où il est venu rendre visite à sa belle-famille libanaise, nombreux sont ceux qui guettent les nouvelles du front d’Idlib, où le régime syrien et son allié russe ont lancé une offensive, fin avril. Des portraits géants de Bachar Al-Assad ont longtemps été affichés en place publique à Jabal Mohsen ; ils ont été retirés. Mais, dans certaines maisons, des photographies du président syrien, de confession alaouite, sont toujours accrochées.

Pour Iyad, Syrien alaouite de 45 ans, deux frères dans l’armée, la guerre est loin et proche à la fois. Loin, car c’est à Safita qu’il rentre, une petite localité de la province de Tartous, « aussi calme que la Suisse », commente ce père de famille. Et proche, tant l’usure est grande. « On aimerait que la bataille d’Idlib finisse demain. » Les loyalistes espèrent qu’une victoire dans cette province hâtera la fin du conflit.

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Dans l’offensive en cours contre le nord-ouest de la Syrie, l’armée syrienne et les milices ont recommencé à avancer depuis début août, après des semaines de piétinement et un bref cessez-le-feu. Sur le territoire contrôlé par les djihadistes d’Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), force dominante, et par des rebelles, vivent près de trois millions de civils. Jeudi 15 août, les troupes prorégime se rapprochaient au sol de la ville de Khan Cheikhoun, ciblée par des frappes aériennes sans répit.

« Barrages allégés »

La bataille est dévastatrice pour les civils d’Idlib : plus de 820 personnes tuées par les bombardements aériens depuis fin avril, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), et des centaines de milliers de déplacés. « Mais vous, médias étrangers, ne voyez que ces morts, pas ceux en territoire gouvernemental », reproche Iyad. Le bilan est incomparable : environ 80 victimes civiles dans des frappes des insurgés, affirme l’OSDH. Mais la peur – et la colère – sont là.

Mais, sur le front, l’avancée militaire est coûteuse pour les alaouites, qui forment le gros des troupes entre soldats, miliciens et appelés dans le cadre de la conscription obligatoire. Plus de 1 100 hommes des forces prorégime, soldats ou miliciens, ont été tués, d’après l’OSDH. Les autorités syriennes ne publient pas de bilan des morts dans l’armée, encore moins leur répartition par confessions. Fait rare, un avion de chasse a été abattu, mercredi 14 août, par les djihadistes de HTS, qui ont publié une vidéo du pilote détenu.

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