les Africains de Canton victimes de stigmatisation

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Dans le quartier de Little Africa, à Canton (Chine), en mars 2018.
Dans le quartier de Little Africa, à Canton (Chine), en mars 2018. FRED DUFOUR / AFP

« Interdit aux Noirs. » Depuis début avril, l’apparition d’affiches portant cette inscription à l’entrée de magasins ou de résidences du sud de la Chine ainsi que la multiplication d’actes racistes envers les Africains, notamment à Canton, ont pris suffisamment d’ampleur pour devenir un réel problème pour la diplomatie chinoise, placée sur la défensive.

Alors que le pays vit dans la hantise d’une deuxième vague de coronavirus, cette fois importée de l’étranger, cinq Nigérians porteurs du virus auraient fréquenté en mars plusieurs restaurants et lieux publics de Canton, incitant les autorités locales à tester ou placer en quarantaine environ 2 000 personnes avec lesquelles ils avaient été en contact.

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Selon certains médias, ces Nigérians n’auraient pas respecté la quarantaine à laquelle ils étaient soumis, ce qui n’a fait qu’accroître les commentaires racistes sur Internet ainsi que les tensions locales. Depuis quelques jours, les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux d’Africains chassés de leur logement et contraints de dormir dans la rue parce qu’aucun hôtel ne les accepte.

Inquiétude des diplomates

Ces incidents locaux surviennent alors qu’une vidéo raciste a circulé en Chine durant plusieurs jours début avril, comparant les étrangers à des déchets qu’il fallait mettre à la poubelle. Dans ce film d’animation, deux personnages, un blond et un noir, sont victimes de quolibets, toute la question étant – pour les éboueurs chinois – de savoir s’il convient de les jeter dans les ordures recyclables ou non.

Pour une partie de la population chinoise, ce sont les étrangers qui, globalement, sont considérés « à risque »

Selon les autorités de Canton, sur 86 475 étrangers vivant dans cette ville à la fin de 2019, 13 652 venaient d’Afrique. Dimanche, le maire de Canton a dû organiser une conférence de presse pour affirmer qu’il n’y a pas de discriminations à l’égard des étrangers. Alors que les frontières du pays sont fermées aux étrangers depuis le 27 mars, l’immense majorité des « cas importés » le sont par des Chinois de retour de l’étranger. Pour une partie de la population chinoise, ce sont pourtant les étrangers qui, globalement, sont considérés « à risque ».

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Le sort actuellement réservé aux Africains dans le sud de la Chine a poussé plusieurs diplomates et responsables politiques africains à exprimer leur inquiétude, voire à critiquer Pékin. « Mon bureau a invité l’ambassadeur de Chine auprès de l’Union africaine [UA], Liu Yuxi, pour lui exprimer notre extrême inquiétude au sujet des allégations de mauvais traitements d’Africains à Canton », a indiqué le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, sur son compte Twitter officiel. Mon bureau « a appelé à des mesures rectificatives immédiates, dans la droite ligne de nos excellentes relations », poursuit le président de l’exécutif de l’UA.

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