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Le Bangladesh, qui accueille plus d’un million de réfugiés venus de Birmanie, renforce la surveillance des camps, soulignant l’exaspération des autorités et d’une partie de la population face aux Rohingya.
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LETTRE D’ASIE DU SUD-EST
« Bientôt, les camps de réfugiés seront des prisons ! » Yunus, réfugié rohingya au Bangladesh, nous confirme, dans un appel téléphonique, ce que le ministre bangladais de l’intérieur a annoncé mercredi 25 septembre : « Nous allons entourer les trois camps [principaux du district de Cox’s Bazar, au sud du pays] de fils de fer barbelés », a déclaré Asaduzzaman Khan, lors d’un point de presse. Le ministre a précisé que « des miradors et des caméras de surveillance » compléteront le dispositif.
Le sort que l’avenir risque de réserver aux Rohingya, musulmans de Birmanie, la plupart apatrides dans leur pays d’origine, a un précédent dans l’histoire contemporaine : celui des Palestiniens bloqués depuis plusieurs décennies dans les camps de réfugiés de Gaza, du Liban et de Syrie. Yunus, lui, est un privilégié : né dans le camp de Kutupalong, le plus grand du Sud-Bangladesh, il y a vingt-sept ans, il possède des papiers lui permettant d’en sortir et de travailler.
Isolement croissant
Ses parents avaient fait partie de l’une des premières vagues d’émigration forcée des musulmans birmans et, au fil des années, certains d’entre eux ont pu acquérir le droit de résidence, voire la nationalité bangladaise. « Ce n’est pas le cas de la plupart des récents réfugiés sans papiers qui sont contrôlés à la sortie des camps par la police. Les fils de fer barbelés vont évidemment empirer les choses », redoute le jeune homme.
Cette perspective d’isolement croissant s’ajoute aux mesures que viennent de prendre les autorités de Dacca : l’accès aux réseaux téléphoniques en 3G et 4G est désormais coupé, alors que la police effectuait déjà des contrôles au cours desquels cartes téléphoniques et téléphones portables étaient saisis.
Ces décisions ont été prises après le meurtre, en août, d’un officiel du parti au pouvoir au Bangladesh, l’Awami League, tué par des réfugiés dans des circonstances mystérieuses. Un peu plus tard, deux d’entre eux ont été abattus par la police qui les soupçonnait d’avoir trempé dans l’assassinat du politicien.
Alors que rien ne paraît pour l’heure offrir des perspectives un tant soit peu optimistes pour les damnés de la terre birmane, les autorités bangladaises semblent de plus en plus exaspérées de devoir abriter ces centaines de milliers de personnes chassées de leur pays en 2016, puis en 2017, au cours d’opérations d’une violence inouïe déclenchée par les forces de sécurité du Myanmar.
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