Legumes: «Nouvelle hausse des prix de 10-15 %»

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Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters’ Association.

Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters’ Association.

L’Association des petits planteurs prévoit une hausse du prix des légumes dans les semaines à venir. Le secrétaire tire la sonnette d’alarme sur les dangers d’une baisse de la production locale et de la dépendance de l’importation.

Après les récentes intempéries, nous nous retrouvons avec des légumes chers et de mauvaise qualité. Cela va s’aggraver?

La production est en baisse croissante, les prix ont déjà augmenté de 40 % depuis le 1er janvier et toutes nos prévisions montrent qu’il y aura encore une augmentation variant de 10 % à 15 % dans les prochaines semaines. La qualité des produits diminuera davantage à cause des conditions climatiques adverses.

«Nous avons besoin d’une production de 2 700 tonnes de légumes par semaine afin de conserver un prix abordable sur le marché. Or, actuellement, la production est à moins de 1 700 tonnes.»

Quel est votre constat de la production?

Normalement, nous avons besoin d’une production de 2 700 tonnes de légumes par semaine afin de conserver un prix abordable sur le marché. Or, actuellement, la production est à moins de 1 700 tonnes par semaine et 30 % à 40 % des plantations qui devaient entrer en phase de récolte ne le sont pas.

Après chaque intempérie, nous rencontrons les mêmes problèmes. Quelles sont les solutions?

Une meilleure planification et une meilleure capacité de stockage, entre autres. Il faut encourager les agriculteurs à utiliser les technologies modernes afin d’atténuer les conséquences du manque de main-d’œuvre et les effets climatiques. Il faut diffuser des informations pertinentes à la planification de la production. Il est nécessaire de fixer des objectifs et de développer des stratégies pour convertir les problèmes en opportunité. Les agriculteurs assumant tous les risques, il faut qu’un système soit mis en place pour que cela soit partagé.

«Nous allons dépendre de plus en plus des importations, c’est-à-dire que nous devrons payer plus pour moins d’aliments. Il suffit de demander aux Mauriciens comment ils vont se débrouiller pour remplir leur panier avec un budget limité.»

Le projet de «sheltered farming» proposé par le gouvernement n’a pas été largement adopté par les planteurs. Pourquoi?

L’investissement minimum pour une ferme protégée viable est d’environ Rs 1 million. Même si la subvention gouvernementale est de Rs 400 000, pour trouver le compte, ce n’est pas une tâche facile pour le planteur. Le budget du ministère ne suffit pas car l’État ne peut aider au maximum qu’une vingtaine de planteurs. Nous avons besoin de plus de 200 shelters par an pour nous rattraper, sur plus de dix ans, sans interruption. Tous les plans gérés par le gouvernement sans la participation du bénéficiaire, de la conception jusqu’à l’évaluation finale, sont voués à l’échec.

Quelle est la difficulté pour que les planteurs se lancent dans la culture hydroponique?

L’investissement initial est trop élevé, la plupart des agriculteurs en activité ne seront pas en mesure de maîtriser les techniques et aussi la concurrence entre les produits conventionnels et les produits hydroponiques sur le même marché. Environ 40 % des agriculteurs sont propriétaires de leurs terres, mais la plupart de ces champs se trouvent loin de leur lieu de résidence. D’autres sont des baux sur des terres publiques ou privées et il n’est pas possible d’avoir un bail de 20 ans.

Qui dit hydroponique dit légumes plus chers. Est-ce décourageant?

Les produits hydroponiques sont généralement entre 30 % et 50 % plus chers que les légumes cultivés de manière conventionnelle. Beaucoup de producteurs de légumes hydroponiques que je connais sont des sous-traitants. Ils produisent pour un intermédiaire et n’ont pas beaucoup de marge. Si c’est mieux organisé, il y a des possibilités. La clientèle pour l’hydroponique se trouve parmi les hôtels, les grands restaurants et la partie la plus aisée de la population. D’autres cultivateurs ont organisé leur propre réseau de distribution. Ils ont commencé par deux et ont maintenant plus de dix unités de production. Toutefois, cela devient difficile avec les grandes entreprises émergentes, qui généralement ont de meilleurs supports techniques.

Notre production de légumes en 2010, qui était de 130 000 tonnes, est descendue à 85 000 tonnes en 2019. La raison?

Il y a les conditions climatiques, associées au vieillissement des agriculteurs. La tendance négative du marché du travail et la mondialisation y sont aussi pour beaucoup. Il y a les produits transformés importés, qui coûtent moins cher. Il y a moins d’eau et d’autres ressources disponibles pour l’agriculture en général. On note aussi l’absence d’encouragement du gouvernement, sans compter les parasites et les maladies, les vols et l’énorme disparité entre les prix à la consommation et les prix des planteurs. Le sentiment général chez les planteurs est qu’ils sont délibérément mis de côté, condamnés à disparaître pour laisser la place à de plus gros joueurs.

Notre production est-elle condamnée à diminuer davantage?

À moins que les autorités ne se réveillent et ne remettent le train sur les rails, oui, cela va diminuer. Aujourd’hui, nous avons des agriculteurs qui connaissent leur travail, nous avons beaucoup de terres disponibles autour de l’île, des routes accessibles, un réseau d’eau et toutes les technologies à notre porte. Il ne manque que quelqu’un pour mettre en œuvre le plan stratégique, qui doit dormir quelque part dans un tiroir du ministère de l’Agro-industrie.

Notre autosuffisance en légumes est-elle en danger?

Nous sommes déjà dans une zone à risque. 35 % de notre production a disparu en moins de six ans et la tendance ne fera que s’accentuer dans les prochains jours. Le danger est beaucoup plus grave parce que nous allons dépendre de plus en plus des importations, c’est-à-dire que nous devrons payer plus pour moins d’aliments. Il suffit de demander aux Mauriciens comment ils vont se débrouiller pour remplir leur panier avec un budget limité. Nous sommes supposés consommer autour de 500 grammes de légumes et de fruits quotidiennement, mais nous en consommons moins de 220 g. Il suffit de penser à la prochaine génération.


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Lexpress