L’écrivain Ahmet Altan entame sa cinquième année en prison

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Jeudi 10 septembre, l’écrivain et journaliste Ahmet Altan est entré dans sa cinquième année de détention. Incarcéré à Silivri, la prison de haute sécurité située à la périphérie d’Istanbul, il passe ses journées à lire, à travailler à son nouveau roman, à marcher dans la petite cour attenante à sa cellule, où il peut apercevoir le ciel et entendre les oiseaux chanter.

Son avocate, Figen Çalikusu, lui rend visite à raison d’une heure tous les quinze jours, comme la loi l’y autorise. « Son moral est bon. C’était dur pendant la pandémie car les visites avaient été suspendues, désormais, ces restrictions ont été levées. Il a plaisir à recevoir des visites quand bien même un gardien est présent qui écoute nos conversations. Jusqu’ici, il était seul dans sa cellule, mais, depuis mardi 8 septembre, un autre prisonnier l’a rejoint. »

Aucune preuve solide

Figure incontournable du journalisme en Turquie, Ahmet Altan est accusé d’avoir soutenu la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en ayant fait « passer des messages subliminaux à la télévision ». Taraf, le journal dont il a longtemps été le rédacteur en chef, est soupçonné d’avoir entretenu des liens avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et accusé par le président Erdogan d’être le principal instigateur du coup d’Etat manqué de 2016.

Condamné en 2018 à la perpétuité « aggravée », c’est-à-dire un régime carcéral dur, l’écrivain a vu ensuite sa condamnation annulée par la Cour suprême de ­Turquie. Les juges ont conclu qu’il n’avait pas violé la Constitution. En revanche, ils ont retenu contre lui le fait d’avoir « aidé un groupe terroriste sans en être membre », en l’occurrence le mouvement du prédicateur honni. Aucune preuve solide ne vient étayer cette accusation. Les pièces essentielles de son dossier sont ses articles et ses interviews. Mais, comme l’écrivent les juges dans leur attendu, « les articles et les déclarations faits à un moment où il y a possibilité de coup d’Etat ne relèvent pas du journalisme ».

« Il n’a jamais tenu une arme, n’a jamais prêché la violence. Il ne fait qu’écrire, où est le crime ? », Mehmet Altan, son frère

A l’égal de quelques dizaines de milliers d’intellectuels et de militants politiques actuellement derrière les barreaux en Turquie, Ahmet Altan est un « criminel de la pensée », selon le modèle décrit dans 1984, le roman de George Orwell : « Il n’a jamais tenu une arme, n’a jamais prêché la violence. Il ne fait qu’écrire, où est le crime ? D’ailleurs son dernier livre, rédigé en détention, est en vente en ce moment dans vingt-trois pays », rappelle son frère Mehmet, universitaire et essayiste, aujourd’hui en liberté.

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