« L’écotaxe sur les billets d’avion sera une entrave de plus à l’attractivité des régions françaises »

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Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français, redoute, dans une tribune au « Monde », le double choc fiscal du Brexit sans accord et de l’écotaxe sur les billets, dans une Europe dérégulée où la guerre des prix est ouverte.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

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« L’écotaxe à la française sera incontestablement une entrave de plus à la connectivité et à l’attractivité des régions françaises » (Photo: aéroport de Barcelone, 27 juillet).
« L’écotaxe à la française sera incontestablement une entrave de plus à la connectivité et à l’attractivité des régions françaises » (Photo: aéroport de Barcelone, 27 juillet). PAU BARRENA / AFP

Tribune. Il faut le marteler : le transport aérien pèse aujourd’hui pour seulement 2 % des émissions mondiales de CO2. Et pourtant le gouvernement a décidé de mettre en œuvre, à compter du 1er janvier 2020, une « écotaxe » sur les billets d’avion.

Cette annonce est un coup d’épée dans l’eau parce que l’écotaxe n’aura de toute évidence aucun effet sur la transition écologique du secteur. C’est aussi un mauvais coup porté à la connectivité des régions françaises, dans un contexte de compétitivité déjà dégradée des aéroports français par rapport à leurs homologues européens. C’est enfin une pierre dans le jardin d’Air France au moment où le pavillon français doit réussir sa transformation et améliorer sa compétitivité pour partir à la conquête de nouveaux marchés.

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La nouvelle taxation viendra inutilement alourdir une fiscalité française déjà pesante, notamment en raison de la taxe d’aéroport, dans un contexte de vive concurrence européenne. La comparaison des différentes fiscalités pesant sur le billet d’avion montre que la France est moins bien placée que la plupart de ses compétiteurs européens sur tous les segments de marché.

La France championne d’Europe

L’impact de la fiscalité française est particulièrement fort sur les vols court-courriers en Europe pour les passagers voyageant en classe économique. Sur ce segment de marché entièrement libéralisé, et où les compagnies aériennes se livrent à une compétition intense avec des marges unitaires réduites – de 4 à 6 euros par passager transporté –, la France est, avec une fiscalité de 16 à 21 euros selon les catégories d’aéroport, championne d’Europe en comparaison de ses voisins. Le Royaume-Uni est, par exemple, lui, à 14 euros, l’Allemagne autour de 15 euros, l’Italie autour de 14 euros, la Suède à 6 euros, l’Espagne à 4 euros et le Portugal à 3 euros.

Cette nouvelle fiscalité viendra de plus s’ajouter au choc fiscal que représentera déjà, pour un grand nombre d’aéroports français, un Brexit sans accord. Aux 3 euros de plus, dus au titre de l’écotaxe par tout passager en classe économique sur les vols à destination du Royaume-Uni, il faudra ajouter de fait 7 euros supplémentaires de taxe de solidarité et de taxe de l’aviation civile puisque le Royaume-Uni passera dans la catégorie des pays tiers. Ce double impact conduira donc à une augmentation des taxes de 10 euros sur les vols vers le Royaume-Uni, soit une augmentation de la fiscalité de 50 % à 75 % selon les catégories d’aéroport.

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