L’école au Liban, une « longue histoire de rivalités entre puissances étrangères »

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Tribune. Le président Macron se rend pour la deuxième fois en moins d’un mois au Liban après l’explosion meurtrière de Beyrouth, pour y célébrer notamment le centenaire du Grand Liban déclaré tel, faut-il encore le rappeler, par le général Gouraud à la Résidence des Pins (aujourd’hui le siège de l’ambassade de France), entouré du patriarche maronite ainsi que du mufti sunnite. Cette visite aussi riche en symboles qu’en controverses est une dernière tentative de secouer une classe politique paralysée, alors que le pays dérive vers l’abîme.

Avant l’explosion du 4 août, Jean-Yves Le Drian avait annoncé un programme d’aide financière (15 millions d’euros) pour sauver les écoles privées francophones de la faillite, la plupart fondées par des missionnaires français. L’intervention du ministre de l’Europe et des affaires étrangères était intervenue un mois après l’annonce d’une aide américaine de 20 millions de dollars (16,75 millions d’euros) aux universités américaines de Beyrouth, elles aussi au bord de l’effondrement. Evidemment, l’explosion rend cette tâche encore plus urgente vu qu’une centaine d’écoles ont été endommagées par la déflagration.

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Il est notable que Jean-Yves Le Drian avait fait sa déclaration dans une école chrétienne, le carmel Saint-Joseph (une congrégation religieuse française reconnue comme ordre catholique en 1872), dans une localité du Chouf. Pourquoi le lien missionnaire est-il si révélateur ? Et pourquoi le Chouf est-il si symbolique ? Pour répondre à ces questions, il faut remonter au XIXe siècle.

Intérêts français

Quelques années après les affrontements sectaires de 1840 entre les maronites et les druzes au mont Liban, Cornelius Van Dyck (1818-1895), missionnaire médical protestant et l’un des fondateurs de l’université américaine de Beyrouth, déclare lors de l’inauguration d’une école : « J’ouvre aujourd’hui deux écoles une que j’établirai, et une que les jésuites fonderont pour s’y opposer. »

On assiste à une reprise de cette dynamique de compétition entre puissances étrangères avec de nouveaux venus tels que l’Iran ou la Chine

Deux décennies plus tard, à la suite de nouveaux affrontements à Damas et dans le Chouf, une série d’accords entre les puissances européennes et l’Empire ottoman transforma le Mont-Liban en une enclave autonome dirigée pour la première fois par un gouverneur ottoman chrétien, ouvrant ainsi le champ au travail missionnaire.

La période 1860-1861 est à la fois un moment de crise dans l’histoire du Liban, et une opportunité pour les missionnaires qui y affluent pour contribuer aux efforts humanitaires. Des écoles, des orphelinats, des dispensaires et des hôpitaux prolifèrent. L’université américaine de Beyrouth et l’université Saint-Joseph, deux des universités les plus anciennes et les plus prestigieuses du pays, sont fondées respectivement en 1866 par des missionnaires protestants et en 1875 par des jésuites.

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