le triomphe d’un tribalisme cultivé par Donald Trump

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Le président Donald Trump et le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell à Washington, le 26 mars.
Le président Donald Trump et le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell à Washington, le 26 mars. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

La défaite, pour Donald Trump, a pu avoir un goût de victoire, mercredi 18 décembre. Certes le 45e président des Etats-Unis est devenu comme prévu le troisième de l’histoire du pays à subir l’affront d’une mise en accusation par la Chambre des représentants. Mais le bloc républicain qui s’y est opposé, sans qu’aucune voix ne fasse défaut, comme lors du vote solennel officialisant la procédure, en octobre, a témoigné de son emprise sur son parti.

Les explications successives et fluctuantes de la Maison Blanche, les révélations accablantes des témoins, et les accès de fureur d’un président dénonçant une « croisade » et un « coup d’Etat » à propos d’une procédure parfaitement constitutionnelle, laissée à l’entière discrétion de la Chambre comme le stipule la Loi fondamentale américaine, n’ont pas instillé le moindre doute dans l’esprit d’élus manifestement sensibles en priorité à la pression de la base.

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Cette emprise est la garantie d’un procès à sens unique au Sénat ; deux acteurs clé de l’épisode à venir – le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell (Kentucky) et le président républicain de la commission des affaires judiciaires, Lindsey Graham (Caroline du Sud) –, ont déjà fait savoir qu’ils n’entendaient pas être impartiaux, et, pour le premier qu’il se coordonnerait étroitement avec la Maison Blanche.

La tournure prise par cette mise en accusation consacre le triomphe d’un tribalisme politique obtus que le président n’a pas craint de reprocher à ses adversaires démocrates dans une longue lettre excédée délivrée à la veille du vote de la Chambre.

Protégée par ce pare-feu, l’image de Donald Trump est d’ailleurs restée stable au cours des dernières semaines, tout en restant minoritaire comme c’est le cas depuis son arrivée à la Maison Blanche, une anomalie dans l’histoire de la popularité des présidents des Etats-Unis.

Traitement de choc

Le directeur de campagne chargé de sa réélection, Brad Parscale, a même assuré que la mise en accusation avait encore renforcé la dévotion de la base républicaine, affirmant qu’elle faciliterait même sa réélection. Le même argument avait été avancé lors de la confirmation houleuse en en septembre et en octobre 2018 du juge Brett Kavanaugh, nommé à la Cour suprême, avant la déroute essuyée par le « Grand Old Party » (GOP) aux élections de mi-mandat, un mois plus tard.

La volonté des responsables républicains du Sénat de considérer un rendez-vous et une responsabilité historiques comme autant de formalités contrariantes témoigne de l’efficacité du traitement de choc que Donald Trump impose aux institutions américaines et en premier lieu au système de contre-pouvoirs (checks and balances) que les Pères fondateurs avaient conçu comme un garde-fou contre les prétentions hégémoniques d’un pouvoir aux dépens des autres.

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