le tour d’Afrique des mesures

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La morphologie ultrastructurale présentée par le Covid-19.
La morphologie ultrastructurale présentée par le Covid-19. Handout / via REUTERS

Si l’Afrique reste pour l’heure le continent le moins touché par l’épidémie de Covid-19 qui se répand désormais largement sur le reste de la planète, ses cinquante-quatre pays redoutent le pire, conscients que l’étau se resserre sur eux aussi.

Contraintes par la fragilité de leur système sanitaire, les autorités africaines déploient une énergie importante à empêcher au maximum les contaminations locales, alors que l’on passe doucement des cas « importés » d’Europe à des contaminations d’autochtones n’ayant pas voyagé. Si d’une heure à l’autre la situation évolue, grâce à son réseau de correspondants, Le Monde Afrique vous propose un panorama de l’ambiance dans une vingtaine de pays du continent ce lundi 16 mars.

Le Maghreb se barricade

L’Algérie tente de s’isoler de l’Europe

Les liaisons aériennes et maritimes depuis et vers la France seront suspendues à partir de mardi 17 mars. Celles qui relient au reste de l’Europe suivront deux jours plus tard ont annoncé les autorités le 16 mars. Le rapatriement des Algériens bloqués à l’étranger s’organisera en parallèle. Selon les autorités, 54 personnes ont été testées positives au Covid-19 et quatre d’entre elles sont décédées. « Tous les cas que nous avons eus ont été importés, principalement de France et d’Espagne », a déclaré lundi 16 mars, le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid. Les écoles et les universités sont fermées depuis dimanche 15 mars.

La Tunisie aimerait des mesures plus fortes

En Tunisie, avec 20 cas avérés répartis sur tout le territoire et plus de 5 000 personnes en auto-isolement, le pays redoute une propagation du virus. Après avoir décidé la fermeture des cafés et restaurants après 16 heures et la suspension des vols vers l’Italie et la France ainsi que la fermeture des frontières maritimes, les autorités restent sur le qui-vive. L’interdiction des bars à chichas et la limitation des allers et venues à la mosquée ont changé le quotidien de beaucoup de Tunisiens, même certains voudraient des mesures plus fortes comme l’instauration d’un couvre-feu pour obliger les Tunisiens à respecter davantage les mesures de confinement et limiter leurs mouvements. Sur les réseaux sociaux, certains médecins insistent sur l’urgence d’éviter une propagation dans ce pays qui n’aurait qu’une centaine de lits d’urgence.

Des touristes attendent d’être rapatriés dans leur pays, alors que le Maroc suspend ses vols vers les pays européens en raison du Covid-19, à l’aéroport de Marrakech, le 15 mars 2020.
Des touristes attendent d’être rapatriés dans leur pays, alors que le Maroc suspend ses vols vers les pays européens en raison du Covid-19, à l’aéroport de Marrakech, le 15 mars 2020. Youssef Boudlal / REUTERS

Le Maroc ferme ses frontières

Avec 12 nouveaux cas confirmés ce week-end, le Maroc enregistre désormais 29 patients infectés et un décès. Ces chiffres sont sans cesse questionnés par la population, prise de panique suite à la propagation de nombreuses infox. Dans ce contexte, le ministère de l’intérieur a décidé de fermer au public, à partir de ce lundi 16 mars à 18 heures, les cafés, restaurants, salles de cinéma, théâtres, salles de fête, salles de sport, hammams, salles de jeu, terrains de proximité et mosquées. Les écoles et les universités sont également fermées, les rassemblements de plus de 50 personnes interdits et le royaume a suspendu toutes ses liaisons aériennes et maritimes internationales. Le ministère des affaires étrangères n’envisage pas de rapatrier les milliers de Marocains restés bloqués notamment en Italie, en France et en Espagne.

L’Afrique de l’Ouest, juguler à tout prix

La Côte d’Ivoire veut rassurer à tout prix

Samedi 14 mars, trois nouveaux cas de contamination ont été rendus public par le ministre de la santé et de l’hygiène publique, portant à quatre le nombre total de malades en Côte d’Ivoire. Tous sont traités au CHU de Treichville, à Abidjan, et leur état de santé est « très bon » selon le directeur général de l’Institut national d’hygiène publique, présent sur le plateau de la chaîne publique nationale pour rassurer les populations. Parmi ces nouvelles contaminations, on compte le premier cas par transmission en Côte d’Ivoire, tous les autres concernent des gens de retour de séjours en France ou en Italie.

En Côte d’Ivoire, des vols arrivent encore quotidiennement de zones où l’épidémie sévit. A l’arrivée, et quelle que soit la provenance, tous les voyageurs doivent se soumettre à un contrôle de leur température. Aucune mesure restrictive particulière ou de « distanciation sociale » n’a pour le moment été annoncée. Mettant en avant son expérience après la lutte contre les maladies infectieuses (Ebola, tuberculose), les autorités ivoiriennes appellent à ne pas céder à la panique et à ne pas se fier aux informations des réseaux sociaux.

Distribution de gel hydroalcoolique dans une rue de Dakar, le 16 mars 2020.
Distribution de gel hydroalcoolique dans une rue de Dakar, le 16 mars 2020. Zohra Bensemra / REUTERS

Au Sénégal, la peur plus forte que la suppression des fêtes religieuses

Avec vingt-six cas désormais, dont deux patients rétablis, le Sénégal devient le pays le plus touché d’Afrique de l’Ouest. Si l’Etat et la population ont commencé par minimiser les risques, des mesures pour contenir l’épidémie ont été annoncées par le chef de l’Etat Macky Sall, le 14 mars. Fermeture de toutes les écoles, annulation des fêtes de l’indépendance le 4 avril et interdiction de tout rassemblement public sont désormais de mise. La dernière décision est difficilement acceptée du fait des nombreuses manifestations religieuses prévues dans les jours à venir. Certains supermarchés de la capitale ont été pris d’assaut ce dimanche et la demande de fermeture des frontières se fait de plus en plus pressante, sur les réseaux sociaux notamment.

Au Nigeria, le risque de la densité

Le Nigeria a enregistré son premier cas de Covid-19 le 28 février. Il s’agissait du premier cas en Afrique subsaharienne. Une personne qui avait été en contact avec ce patient a été testée positive au coronavirus quelques jours plus tard. Mais, depuis, la diffusion de l’épidémie semble s’être arrêtée dans ce pays le plus peuplé d’Afrique (200 millions d’habitants).

Depuis le début du mois de mars, des panneaux rappelant les précautions d’usage sont apparus aux bords des routes bouchonnées de Lagos, la capitale économique nigériane, où ces deux cas ont été signalés. Du gel désinfectant est disponible à l’entrée de la plupart des lieux publics dans les quartiers riches de la mégalopole. Mais dans les zones populaires, la densité de population (7 000 personnes au kilomètre carré en moyenne dans la ville qui compte 20 millions d’habitants) semble rendre toute mesure de confinement ou de distanciation sociale pratiquement impossible.

Le docteur Chikwe Ihekweazu, directeur général du Nigeria Center for Disease Control (NCDC) fait vérifier sa température lors d’une réunion diplomatique au ministère des affaires étrangères à Abuja, le 12 mars 2020.
Le docteur Chikwe Ihekweazu, directeur général du Nigeria Center for Disease Control (NCDC) fait vérifier sa température lors d’une réunion diplomatique au ministère des affaires étrangères à Abuja, le 12 mars 2020. Afolabi Sotunde / REUTERS

Ce lundi 16 mars, le Nigeria a ajouté la France, l’Italie et l’Espagne sur sa liste des pays « à risque ». Il n’est pas rare ces jours-ci que les expatriés européens se fassent interpeller sur le sujet par des Nigérians suspicieux. Les autorités, elles, s’inquiètent surtout des retombés économiques de la pandémie, qui a provoqué une chute du prix du baril de pétrole, dont le pays est premier producteur en Afrique.

Au Ghana, mesures drastiques après les premiers cas

« Tous les voyages au Ghana sont fortement découragés », a déclaré dimanche le ministre ghanéen de l’information. Quelques jours après la détection des premiers cas de coronavirus, désormais au nombre de 6, les autorités du pays ont interdit l’entrée à tout ressortissant d’un Etat qui compte plus de 200 cas de Covid-19. Seuls les citoyens ghanéens et les titulaires d’un permis de résidence pourront entrer sur le territoire et devront se mettre eux-mêmes à l’isolement pendant deux semaines. Tous les rassemblements sont interdits pour une période de quatre semaines et les écoles, mosquées et églises sont fermées.

A l’aéroport international de Kotoka, à Accra, le 30 janvier 2020.
A l’aéroport international de Kotoka, à Accra, le 30 janvier 2020. Francis Kokoroko / REUTERS

En Guinée, « rien ne bouge »

Vendredi 13 mars, un premier cas de Covid-19 a été confirmé en Guinée. Une série de mesures a été annoncée pour contenir l’épidémie, du suivi automatique des voyageurs en provenance de pays où la transmission est locale, à la confiscation des passeports des passagers en provenance des zones à haut risque durant leur période de suivi de quatorze jours. Les rassemblements de plus de 100 personnes ont aussi été interdits. Mais, dès samedi, un doute s’est installé sur l’effectivité des décisions puisque le principal parti d’opposition (UFDG) et le parti au pouvoir (RPG Arc-en-ciel) ont tenu comme à l’habitude leur assemblée générale hebdomadaire.

Au Sahel, l’anticipation maximale est de mise

Au Mali, la prudence à l’œuvre

Pas de cas pour l’instant, mais des mesures renforcées aux frontières, avec une prise de température systématique. Si le voyageur a plus de 37,5 ° C, il est soumis à un auto-isolement pendant 14 jours avec suivi quotidien d’une équipe médicale. Ceux qui présentent des symptômes majeurs, en provenance d’un pays fortement contaminé, sont isolés et testés. S’il n’y a pas d’interdiction formelle de rassemblement, le gouvernement les déconseille fortement et fait régulièrement des rappels sur les mesures d’hygiène.

Au Burkina Faso, l’inquiétude monte

Quinze cas de coronavirus ont été enregistrés dans le pays. Aucun décès n’a encore été observé, mais l’inquiétude grandit chez les Burkinabés qui craignent la multiplication de cas non détectés. Selon la ministre de la santé, « au moins 120 personnes » ont été en contact avec un pasteur burkinabé, infecté lors d’un séjour à Mulhouse, lequel a animé plusieurs offices dans la capitale avant d’être pris en charge. Les cultes ne sont pas interdits, mais il est demandé à chaque responsable religieux de veiller au strict respect des mesures de prévention. Samedi, le gouvernement a décidé de fermer l’ensemble des établissements scolaires et universitaires du pays jusqu’au 31 mars. Les manifestations, publiques et privées, ont également été interdites jusqu’à la fin du mois d’avril. Les autorités recommandent « l’autoconfinement » aux voyageurs en provenance d’un pays touché par le Covid-19.

Le Tchad mise sur la surveillance

Si aucun cas n’a été détecté dans le pays, des mesures préventives sont tout de même mises en place. A l’aéroport, les voyageurs provenant des pays infectés (Italie, France, Iran ou encore Chine et Corée du Sud) sont d’office mis en quarantaine dans un hôtel de la capitale pendant quatorze jours, période d’incubation du virus. Aux postes frontaliers, prise de température systématique par des équipes médicales. Ceux qui présentent des symptômes seront isolés à l’hôpital provincial de Farcha et testés. Les autorités réfléchissent aussi à l’annulation de plusieurs événements culturels.

En Afrique de l’Est

Au Rwanda, des mesures drastiques

Le Rwanda a confirmé cinq cas de Covid-19 ce week-end. Les autorités assurent qu’ils sont tous stabilisés et qu’ils ont été placés en quarantaine. Pour endiguer la propagation de l’épidémie, le gouvernement a annoncé une série de mesures strictes : toutes les écoles et les universités sont fermées pour une période initiale de deux semaines, tout comme les lieux de culte. Les grands rassemblements sont interdits à Kigali, les mariages et les événements sportifs doivent être reportés. Surtout, des petits lavabos portatifs ont fait leur apparition un peu partout dans la capitale, et particulièrement dans les gares routières, où tous les passagers sont priés de se laver les mains avant de monter dans le bus.

Des hommes portant des masques de protection se tiennent devant une cafétéria, après l’annonce du premier cas de Covid-19, à Addis-Abeba, le 13 mars 2020.
Des hommes portant des masques de protection se tiennent devant une cafétéria, après l’annonce du premier cas de Covid-19, à Addis-Abeba, le 13 mars 2020. Tiksa Negeri / REUTERS

L’Ethiopie ferme les écoles, mais maintient ses vols

Le pays a confirmé son premier cas de coronavirus le 13 mars. Un Japonais de 48 ans arrivé en Ethiopie le 4 mars en provenance du Burkina Faso. Depuis, quatre autres personnes ont été testées positives au Covid-19 : deux Ethiopiens et deux Japonais. Trois d’entre eux avaient été en contact avec le premier cas, tandis que le dernier revenait de Dubaï. Si chaque passager arrivant de l’étranger subit une prise de température à l’aéroport international de Bolé, Ethiopian Airlines maintient ses vols, y compris vers les pays les plus touchés dont l’Italie. Ce lundi, le gouvernement a annoncé la fermeture de toutes les écoles, l’annulation des événements sportifs et des rassemblements pour quinze jours. Le premier ministre éthiopien a également obtenu le soutien du milliardaire chinois Jack Ma, patron d’Ali Baba qui devrait financer entre 10 000 et 20 000 kits de test et plus de 100 000 masques pour chaque pays africain, pouvait-on lire ce dimanche sur le compte Twitter d’Abiy Ahmed.

En Afrique centrale

Le Cameroun invite les potentiels suspects à se signaler

Déjà cinq cas confirmés du Covid-19 au Cameroun. De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer l’arrêt des liaisons aériennes et maritimes avec les pays qui dénombrent le plus grand nombre de malades comme la France et l’Italie, mais le gouvernement n’en est pas encore là. Dans un communiqué paru dimanche 15 mars, le ministre de la santé publique, le docteur Manaouda Malachie, invite plutôt les passagers des vols Air France n°AF 900 et SN Brussels n° 371 ayant transporté deux des cinq patients « à bien vouloir se signaler de toute urgence ». Et dans un autre communiqué paru ce 16 mars, M. Malachie invite tout voyageur en provenance des pays à risque à « observer une quarantaine de quatorze jours avant toute activité et contact ».

A l’hôpital Laquintinie de Douala, le 17 février 2020.
A l’hôpital Laquintinie de Douala, le 17 février 2020. Stringer . / REUTERS

En Centrafrique, éviter la dissémination du virus

Un premier cas détecté sur un septuagénaire italien de retour de voyage a été confirmé samedi soir. Le ministre de la santé a indiqué dimanche que le pays entrait donc en phase 2, avec l’objectif d’éviter toute dissémination en RCA. Une quarantaine systématique avait déjà été annoncée vendredi pour tous les voyageurs provenant de pays à transmission locale. Une mesure qui pose des problèmes d’organisation, dans un pays qui compte des milliers d’expatriés travaillant pour l’ONU ou les ONG. Les rassemblements et accolades en public sont également interdits et les boîtes de nuit fermées pour un mois.

Et ailleurs… la prudence

A Madagascar, les mesures précèdent la contamination

Les autorités malgaches ont décidé de suspendre tous les vols entre Madagascar et l’Europe à compter du jeudi 19 mars – sont visés notamment l’Italie, la France, l’Allemagne – et ce pendant trente jours. Le président Andry Rajoelina a annoncé la mesure samedi 14 mars dans un message à la nation. Les vols avec la Réunion et Mayotte sont également suspendus à compter de cette même date. Un délai a été donné jusqu’au jeudi 19 mars pour tous les ressortissants qui souhaitent revenir sur la Grande île, mais aussi à tous les ressortissants étrangers présents sur le territoire. Les passagers arrivés avant ce délai ont été systématiquement mis en quarantaine – confinement individuel obligatoire de quatorze jours, qui a débuté avec les passagers du vol Air France du dimanche 15 mars.

Concernant les vols en provenance de pays non concernés mais transportant des passagers venus de pays à risque, une mesure de refoulement est instaurée à partir de ce même jeudi 19 mars. Le chef de l’Etat a toutefois déclaré que les échanges commerciaux se poursuivraient, avant de préciser que les stocks de denrées de première nécessité, dont les médicaments, étaient pour le moment amplement suffisants. Depuis le 15 mars, les bateaux de croisière ont interdiction d’accoster sur les cotes malgaches.

Dimanche 15 mars, selon le ministère de la santé, douze passagers étaient en observation à l’hôpital d’Anosiala (leurs tests étaient négatifs), dix-sept sont en quarantaine à l’hôpital de Mahamasina d’Antananarivo et quatre à domicile.

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