« Le système de soins français est capable d’une plasticité assez extraordinaire »

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Romain Pirracchio est depuis septembre 2018 le chef du département d’anesthésie-réanimation à l’hôpital général Zuckerberg de San Francisco. Il exerçait les mêmes fonctions auparavant à Paris, à l’hôpital Georges-Pompidou. Il est également professeur à la faculté de médecine de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), où ont commencé une série de recherches sur le Covid-19.

A la mi-mars, New York et San Francisco avaient le même nombre de cas de Covid-19. Au 1er avril, le nombre de morts depuis le début de l’épidémie est de 1 941 à New York et 67 dans la baie de San Francisco. Pourquoi une telle différence ? La métropole californienne a-t-elle réussi à « aplatir la courbe » ?

Aplatir, je ne sais pas, mais la courbe est relativement moins pentue qu’elle ne l’est dans d’autres endroits, notamment à Los Angeles ou à New York. A San Francisco, nous avons clairement une augmentation du nombre de cas mais beaucoup moins rapide. Indéniablement, les arrêtés de limitation des mouvements et de distanciation sociale (pris par la Mairie dès le 16 mars) ont joué un rôle important.

A New York, la densité de population est beaucoup plus grande et, surtout, le réseau de transport en commun est beaucoup plus développé. Les contacts directs entre les gens sont nettement plus nombreux. Dans la baie de San Francisco, les gens utilisent davantage la voiture individuelle. Il y a eu aussi une grande adhésion de la population. La plupart des employeurs ont déclenché rapidement les modalités de travail à domicile. Du jour au lendemain, on a vu la différence dans les rues. Il est vrai que dans la Silicon Valley, le travail à domicile est beaucoup plus simple à organiser.

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Les problèmes de dépistage apparus au début de l’épidémie aux Etats-Unis ont-ils été résolus ?

C’est encore un facteur limitant. Nos capacités de test restent inférieures à celles d’autres pays, à l’Allemagne, la France probablement. Au début, le processus a été centralisé au CDC (Centre américain de contrôle et de prévention des maladies). Il fallait envoyer les tests à Atlanta, qu’ils soient approuvés, alors que les critères étaient très restrictifs, et qu’ils soient réalisés là-bas. Imaginez la durée pour obtenir les résultats. Il y a une quinzaine de jours, il a été possible de délocaliser les tests dans les laboratoires publics des villes et des Etats.

Maintenant, les hôpitaux eux-mêmes peuvent administrer leurs tests mais cela a été déclenché assez tard. Entre-temps sont apparues des « biostart-up » qui développent des techniques souvent très simplifiées, consistant à détecter une petite partie du virus. On voit beaucoup cette tentation de passer à ces tests très rapides, mais ils sont beaucoup moins spécifiques. Il faut trouver un équilibre.

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