Le Suriname sur le point de tourner la page de l’ancien dictateur Dési Bouterse

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Le candidat de l’opposition aux élections législatives du Suriname Chandrikapersad Santokhi, à Paramaribo, le 25 mai 2020.

Une page de la jeune histoire du Suriname semble être en train de se tourner. Après douze jours de décomptes, de tensions et de soupçons de fraudes, le résultat des élections législatives du lundi 25 mai, sur l’ensemble des bulletins de vote dépouillés, a fait basculer la majorité politique du pays avec la défaite surprise du président sortant, l’ancien militaire et putschiste récidiviste aujourd’hui âgé de 74 ans, Dési Bouterse.

Au pouvoir depuis dix ans, celui qui a été longtemps considéré comme l’homme fort indéboulonnable du plus petit Etat d’Amérique du Sud a été largement battu dans les urnes. Sa formation, le Parti national démocratique, n’a recueilli que 16 sièges sur les 51 que compte le Parlement.

D’après les résultats annoncés par les autorités électorales, le Parti progressiste réformiste, principal mouvement d’opposition, présidé par Chandrikapersad Santokhi, a obtenu quasiment le double de voix et 20 sièges de députés, du fait d’un système de vote particulier. Fortement soutenu par l’importante communauté indienne, cet ancien policier et ex-ministre de la justice est porté par une coalition de quatre partis d’opposition, soit un total de 32 sièges à la Chambre. L’élection prévue en août du président, élu par les députés à la majorité des deux tiers (33 sièges), semble, pour l’heure et à moins d’une grosse surprise, ne pas devoir lui échapper.

Cette victoire, reconnue par l’Organisation des Etats américains, lundi 8 juin, laisse entrevoir une fin probable de la vie politique mouvementée de Dési Bouterse. Déjà, le 29 novembre 2019, l’ex-dictateur, qui briguait un troisième mandat, avait été condamné par un tribunal militaire à 20 ans de prison pour l’exécution d’opposants en 1982. Il avait fait appel et son recours avait été reporté in extremis au mois de juin en raison de la pandémie due au coronavirus. La perte de son immunité en tant que chef d’Etat pourrait désormais lui être fatale.

Image de révolutionnaire nationaliste

L’irruption de Dési Bouterse sur la scène politique du Suriname, confetti de l’immense jungle amazonienne, frontalier de la Guyane française et indépendant depuis 1975, riche en bois, en pétrole et en minerais, remonte à 1980. Cinq ans après l’indépendance, le sergent-major renverse le gouvernement civil de Henck Arron. A l’époque, le jeune insurgé en uniforme renvoie l’image du révolutionnaire nationaliste, vigoureux et idéaliste. A la tête de la junte, il proclame l’état d’urgence et l’avènement d’une « république socialiste ».

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